Le grand drame des solitaires, c'est qu'ils s'arrangent toujours pour ne pas être seuls. Si l'on pouvait se mettre au ras de tout'nu et partir loin, sans un, qu'un peu de cette chaleur maternelle qui est tout ce qui leur reste aux bonnes femmes… Un jour,...
Lire la suitedans mon grenier
Babi Yar
Non, Babi Yar n’a pas de monument. Le bord du ravin, en dalle grossière. L’effroi me prend. J’ai l’âge en ce moment Du peuple juif. Oui, je suis millénaire. Il me semble soudain – l’Hébreu, c’est moi, Et le soleil d’Egypte cuit ma peau mate ; Jusqu’à...
Lire la suiteESPACE IDENTITAIRE
Parole donnée est un livret CD de poésie en musique Tu es espaceTu es lignageTu es famille étendueTu es identitéTu es célébration construitePoteau central où respire le voyageurLe Houp des massifs forestiers venu jusqu’à nousAu faîte la flèche dit le...
Lire la suiteLes baleines
Du temps qu’on allait encore aux baleines Si loin qu’ça f’sait, mat’lot, pleurer nos belles Y avait sur chaqu’route un Jésus en croix Y avait des marquis couverts de dentelles Y avait la Sainte Vierge Et y avait le Roi ! Du temps qu’on allait encore aux...
Lire la suiteLa poésie sa bouche son ventre
Je greffe mes lèvres à l’O de l’œilpour l’hirondelle chantant l’exilles mains asilesdes berceaux de l’intense Je tissepaysages-visagesde frères rassemblésj’amende l’éphémèreadossé à nos voixje suis la poésiela muse la lyre la mèrela femme et l’encre Je...
Lire la suiteSur trois marches de marbre rose
Depuis qu'Adam, ce cruel homme,A perdu son fameux jardin,Où sa femme, autour d'une pomme,Gambadait sans vertugadin,Je ne crois pas que sur la terreIl soit un lieu d'arbres plantéPlus célébré, plus visité,Mieux fait, plus joli, mieux hanté,Mieux exercé...
Lire la suiteEmbastillée d’argile
Imasango - photo © Bruno Doucey Poindimié, 2011 Touchée par la chaleurDu silence de tes lèvresJe congédie le monde Je respire par tes mainsJe me couvre de tes veinesJe te boisJe deviensSoleils rouges Ton corps est vagabondTrouvant l’asileD’une terreÉcloseDevenue...
Lire la suiteLa semois retroussée - extraits -
Quand la Semoy passe la frontièreDu côté du pont de Sorendal À N49°52.479', E004°50.779'Elle devient SemoisEt garde l'yDans les branches qu'elle reflète À la face des cailloux La Semois - Encre de Jean-Paul Couvert Loin de moiL'oubli, le dédainJe remonte...
Lire la suiteÀ Jeanne
Je ne te cache pas que j'aime aussi les bêtes ;Cela t'amuse et moi cela m'instruit ; je sensQue ce n'est pas pour rien qu'en ces farouches têtesDieu met le clair-obscur des grands bois frémissants. Je suis le curieux qui, né pour croire et plaindre,Sonde,...
Lire la suiteMASOANDRO
Au loin, regarde et ne vois que lui...« Masoandro »Les fils, buter... Murs-barbelés, peut-être ; mais...« Masoandro »Dans ta langue on dit « Soleil ». Dans la mienne, terre-père,il est l' Oeil du jour « Masoandro ».Au-delà, peut-être... En fait, en toi,«...
Lire la suiteQueer Poem
I knew a man without a heart: Boys tore it out, they said, And gave it to a hungry wolf Who picked it up and fled. And fled the boys, their master too, All distant fled the brute, And after it, in quaint pursuit, The heartless man reeled on. I met this...
Lire la suitePierres blessées
Parfois l’enfant ne sait pas dire son chagrin,Mais il entend, le soir, les étranges présagesQui annoncent aux pierres blessées, à même le sol,Leur libération, où il apprend que les pierresCœurs brisés, ont parfois l’éclat dur d’un langage.Le bruit de...
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