Quand la Semoy passe la frontière
Du côté du pont de Sorendal
À N49°52.479', E004°50.779'
Elle devient Semois
Et garde l'y
Dans les branches qu'elle reflète
À la face des cailloux
Loin de moi
L'oubli, le dédain
Je remonte la rivière
An avant de l'attente
Retrousser le doute
Connaître le souffle cru de l'envers
De l'être qu'on est
Le dire sans parler
Ouïr battre son sang dans
L'improbable caresse à venir
S'enchanter de la propre langue de nos peaux
Qu'il n'est mille oreilles à entendre
Mon dos et sa courbe à leurs yeux accordée
Leur croupe à la lumière braconnée
Et leurs silences gravides
...
Passer de l'ouvert au couvert
La couronne des frênes me fait une voûte étoilée
Aux ailes pointues
Itinérance des arbres à l'élan de leurs graines
Les arbres patiemment
Sont là
à dilater le monde
Marinette Marchal - "La Semois retroussée"