“presque vivre sans lien et sans limites”
Lucia Garcia Montero
J'ai écrit la solitude la peur
la vérité des tourments du coeur
le dur travail d'amour des vivants
j'ai écrit l'aventure les grands chemins
j'ai écrit l'amitié ses fêtes et trahisons
j'ai écrit les défaites au jour le jour
la beauté des regards perdus au petit matin
les caresses et l'oubli de soi-même
J'ai écrit les lueurs qui s'échangent
comme des prophéties silencieuses
les mots comme ils saignent et meurent
la traversée douloureuse des temps
la fiction invasive de la réalité rêveuse
les luttes qui creusent les parois du sommeil
la fatigue aussi et la force neuve qu'elle contient
j'ai écrit les fleurs qui ne veulent pas mourir
les lèvres assoiffées de liqueurs visqueuses
j'ai écrit des poèmes pour mieux vivre
pour agrandir le dire élargir l'espace des adieux
J'ai écrit parce que je n'ai jamais su mentir.
André Chenet, décembre 2017