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Ma chair a fondu comme cire
Pour nourrir
La flamme triste des nuits de sueur,
La flamme torse des douleurs.
Je ne pèse plus guère que le poids de mes os,
avec un peu de peau
Flétrie comme emballage.
Oh ! J'ai d'abord refusé mon image !
"Déclarez-vous reconnaître ?... - Non !
Non ! Entendez-vous ? Je crie : Non et Non !"
Il a fallu... Tous les miroirs étaient d'accord :
Visage et corps !
" C'est bien. Fermez la porte. Laissez-moi tête à tête
avec mon petit squelette.
J'avais honte. L'Autre aussi,
Avec ses yeux creux de souci,
Et le pli vaincu de la bouche
Et ce retrait d'enfant battu.
Ah ! Si nous avions pu pleurer ensemble !
Mais la douceur des larmes se refusait aux sables
Mornes des sillons d'amertume.
Le désespoir lui-même se consume...
Alors, pour dérober l'un à l'autre nos regards,
Une pitié soudaine a dressé, le rempart
tremblant de nos mains lasses...

...Pour que l'oiseau blessé retrouve un jour l'espace
Et la force du chant,
Il faut, à l'ombre de la cage, laisser faire le temps.

Marcelle Peuch-Verdet


 

Tag(s) : #marcelle peuch-verdet, #Dans mon grenier
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