Tout le monde a déjà entendu parler des Templiers... Tout le monde connait au moins le nom de Jacques de Molay ainsi qu'une date peut être : LE VENDREDI 13 OCTOBRE 1307... Tout le monde encore à entendu ces horreurs qu'on leur attribua ou qu'on leur fit avouer sous la torture. Ainsi auraient ils adoré un certain Baphomet... Mais qu'est-ce vraiment que ce Baphomet prétenduement satanique ?
Le frère occitan Gaucerand de Montpezat du Quercy, ancêtre de l'actuel prince consort du Danemark, fut le seul au cours de son procès à avouer avoir adoré une "image bafométique". En langue d'Oc Bafomet est une déformation de Mahomet tel qu'il apparait dans un poème de 1265 : Ira et Dolor, E Bafomet obra de son goder, "Et Mahomet fait briller sa puissance".
Le témoignage du frère Gaucerand fut ainsi à l'origine d'un malentendu qui permit à ses accusateurs d'y voir une "preuve", de l'adoption par le Temple de rites musulmans. Hugh Schonfield quant à lui pensait que Baphomet était un mot codé qui une fois décrypté à l'aide du code Atbash (système de cryptage très ancien) se lisait «sophia», qui signifie sagesse en grec. Selon M. Schonfield, en vénérant Baphomet, les Templiers auraient voué en vérité un culte au principe de sagesse voire à la gnose.
Eliphas Lévi, l'illustre philosophe hermétique a sa propre interprétation qui, à défaut d'être vérifiable, est très intéressante.
Voyons à présent ce qu'en dit le dictionnaire de l'ésotérisme de Michel Mirabail :
Le frère occitan Gaucerand de Montpezat du Quercy, ancêtre de l'actuel prince consort du Danemark, fut le seul au cours de son procès à avouer avoir adoré une "image bafométique". En langue d'Oc Bafomet est une déformation de Mahomet tel qu'il apparait dans un poème de 1265 : Ira et Dolor, E Bafomet obra de son goder, "Et Mahomet fait briller sa puissance".
Le témoignage du frère Gaucerand fut ainsi à l'origine d'un malentendu qui permit à ses accusateurs d'y voir une "preuve", de l'adoption par le Temple de rites musulmans. Hugh Schonfield quant à lui pensait que Baphomet était un mot codé qui une fois décrypté à l'aide du code Atbash (système de cryptage très ancien) se lisait «sophia», qui signifie sagesse en grec. Selon M. Schonfield, en vénérant Baphomet, les Templiers auraient voué en vérité un culte au principe de sagesse voire à la gnose.
Eliphas Lévi, l'illustre philosophe hermétique a sa propre interprétation qui, à défaut d'être vérifiable, est très intéressante.
"Il existe plusieurs figures du Baphomet. Parfois il a la barbe et les cornes d'un bouc, la face d'un homme, le sein d'une femme, la crinière et les ongles d'un lion, les ailes d'un aigle, les flancs et les pieds d'un taureau.
C'est le sphinx ressuscité de Thèbes ; c'est le monstre tour à tour captif et vainqueur d'OEdipe. C'est la science qui proteste contre l'idolâtrie par la monstruosité même de l'idole. Il porte les cornes et le flambeau de la vie, et l'âme vivante de ce flambeau, c'est dieu. Il avait été défendu aux Israélites de donner aux conceptions divines la figure de l'homme ou celle d'aucun animal ; aussi n'osaient-ils sculpter sur l'arche et dans le sanctuaire que des Chérubins c'est-à-dire des Sphinx à corps de taureau et à têtes d'homme, d'aigle ou de lion.
Ces figures mixtes ne reproduisent dans leur entier ni la forme de l'homme, ni celle d'aucun animal. Ces assemblages hybrides d'animaux impossibles faisaient comprendre que le signe n'était pas l'idole ou une image d'une chose vivante, mais un caractère ou une représentation d'une chose pensée.
On n'adore point le Baphomet : on adore le Dieu sans figure devant cette forme informe et cette image sans ressemblance avec les êtres créés. Le Baphomet n'est pas un dieu : c'est le signe de l'initiation ; c'est aussi la figure hiéroglyphique du grand tétragramme divin… (Eliphas Lévi, La Clef des Grands Mystères)
C'est le sphinx ressuscité de Thèbes ; c'est le monstre tour à tour captif et vainqueur d'OEdipe. C'est la science qui proteste contre l'idolâtrie par la monstruosité même de l'idole. Il porte les cornes et le flambeau de la vie, et l'âme vivante de ce flambeau, c'est dieu. Il avait été défendu aux Israélites de donner aux conceptions divines la figure de l'homme ou celle d'aucun animal ; aussi n'osaient-ils sculpter sur l'arche et dans le sanctuaire que des Chérubins c'est-à-dire des Sphinx à corps de taureau et à têtes d'homme, d'aigle ou de lion.
Ces figures mixtes ne reproduisent dans leur entier ni la forme de l'homme, ni celle d'aucun animal. Ces assemblages hybrides d'animaux impossibles faisaient comprendre que le signe n'était pas l'idole ou une image d'une chose vivante, mais un caractère ou une représentation d'une chose pensée.
On n'adore point le Baphomet : on adore le Dieu sans figure devant cette forme informe et cette image sans ressemblance avec les êtres créés. Le Baphomet n'est pas un dieu : c'est le signe de l'initiation ; c'est aussi la figure hiéroglyphique du grand tétragramme divin… (Eliphas Lévi, La Clef des Grands Mystères)
Voyons à présent ce qu'en dit le dictionnaire de l'ésotérisme de Michel Mirabail :
Le Baphomet est l'emblème des Templiers. Signe de leur reconnaissance des "pauvres soldats", il est aussi l'image synthétique de toute leur science et de leur tradition.
La description du Baphomet est malaisée. Il a l'aspect extérieur d'un animal à forme grossière et inderminée. Il rappelle le bouc par son visage cornu, mais aussi Satan. C'est la raison pour laquelle on a accusé l'ordre de culte démoniaque.
En réalité, la figuration externe nous paraît vouloir gauchir la présence pourtant indubitable de symboles, et dérouter l'attention profane.
La tête de bouc représente un triangle dont la pointe est tournée vers le bas, signe de la puissance de l'esprit créateur.
Le nez a la structure d'un triangle qui, plus petit que le premier, est inscrit à l'interieur du visage, pointe en haut : il s'agit de la remontée initiatique de la créature qui possède en elle-même l'étincelle divine.
Les deux cornes sises sur la base du grand triangle représentent l'autorité et la puissance. Moïse descendant de la montagne les portes sur son front. Mais elles correspondent aussi aux lettres du mot inri, qui, regroupées, se fondent en un signe rappelant le H.
Ce sont ces mêmes lettres qui furent gravées au-dessus de la tête de Jésus en croix.
De part et d'autre du petit triangle, à la place des yeux, le croissant lunaire à gauche et le cercle solaire à droite résumment la science à ses deux principes masculin et féminin.
Le Graal, comme l'Eucharistie, se rattache à cette tradition initiatique dont Melchisedeck est le grand prêtre, Abraham et Jésus les sacrificateurs. L'un comme l'autre sacrifient à Dieu leur intimité profonde.
La réunion symbolique du pain et du vin, de l'eau (grand triangle) et du feu (petit triangle), de la chair et du sang, justifie la rencontre d'Abraham et du Christ, et des deux confessions, l'islam et le christianisme : ou bien c'est la personne du fils qui est sacrifiée, ou bien c'est elle qui se sacrifie pour le culte de Dieu.
Le Baphomet et la quête du Graal représentent donc les cheminements initiatiques sinon identiques, du moins convergents. D'ailleurs, l'identification de l'Ordre du Graal avec celui du Temple dans le Parzival ne fait aucun doute. Trévizent dit à Parzival : "De vaillants chevaliers ont leur demeure à Montsalvage où l'on garde le Graal.
Ce sont les templiers (die selben Templeise); ils vivent d'une Pierre (sie leben von einem Steine) ; son essence est toute pureté... On l'appelle lapsit excillis . "
Cette pierre cubique est sous le Baphomet. La barbe rattache la tête à la pierre, signe de la matérialisation de ce qui est en haut. Bien plus, la pierre elle-même est posée sur un globe : la terre.
La description du Baphomet est malaisée. Il a l'aspect extérieur d'un animal à forme grossière et inderminée. Il rappelle le bouc par son visage cornu, mais aussi Satan. C'est la raison pour laquelle on a accusé l'ordre de culte démoniaque.
En réalité, la figuration externe nous paraît vouloir gauchir la présence pourtant indubitable de symboles, et dérouter l'attention profane.
La tête de bouc représente un triangle dont la pointe est tournée vers le bas, signe de la puissance de l'esprit créateur.
Le nez a la structure d'un triangle qui, plus petit que le premier, est inscrit à l'interieur du visage, pointe en haut : il s'agit de la remontée initiatique de la créature qui possède en elle-même l'étincelle divine.
Les deux cornes sises sur la base du grand triangle représentent l'autorité et la puissance. Moïse descendant de la montagne les portes sur son front. Mais elles correspondent aussi aux lettres du mot inri, qui, regroupées, se fondent en un signe rappelant le H.
Ce sont ces mêmes lettres qui furent gravées au-dessus de la tête de Jésus en croix.
De part et d'autre du petit triangle, à la place des yeux, le croissant lunaire à gauche et le cercle solaire à droite résumment la science à ses deux principes masculin et féminin.
Le Graal, comme l'Eucharistie, se rattache à cette tradition initiatique dont Melchisedeck est le grand prêtre, Abraham et Jésus les sacrificateurs. L'un comme l'autre sacrifient à Dieu leur intimité profonde.
La réunion symbolique du pain et du vin, de l'eau (grand triangle) et du feu (petit triangle), de la chair et du sang, justifie la rencontre d'Abraham et du Christ, et des deux confessions, l'islam et le christianisme : ou bien c'est la personne du fils qui est sacrifiée, ou bien c'est elle qui se sacrifie pour le culte de Dieu.
Le Baphomet et la quête du Graal représentent donc les cheminements initiatiques sinon identiques, du moins convergents. D'ailleurs, l'identification de l'Ordre du Graal avec celui du Temple dans le Parzival ne fait aucun doute. Trévizent dit à Parzival : "De vaillants chevaliers ont leur demeure à Montsalvage où l'on garde le Graal.
Ce sont les templiers (die selben Templeise); ils vivent d'une Pierre (sie leben von einem Steine) ; son essence est toute pureté... On l'appelle lapsit excillis . "
Cette pierre cubique est sous le Baphomet. La barbe rattache la tête à la pierre, signe de la matérialisation de ce qui est en haut. Bien plus, la pierre elle-même est posée sur un globe : la terre.
L'objectif de l'ordre est ici indiqué dans l'unité même des niveaux de l'initiation.
Il s'agit de conquérir le Temple; mais ce temple est l'homme intérieur, régénéré, androgyne, et uni à Dieu.
L'association des symboles comme le cube, la sphère, le soleil, la lune et les triangles annonce les consignes de M. Maïer pour le Grand Oeuvre :
" D'un homme et d'une femme fais un cercle, ensuite un carré, puis un triangle, enfin un cercle, et tu auras la pierre (Voir la gravure dont ces lignes sont les commentaires : par exemple, Masson, dictionnaire initiatique, edition P.Belfond, p 112.
Le Baphomet réalise dans le sens de la verticalité ce que la figure de M. Maïer réalise de façon immanente par emboîtement des figures et des symboles.)
Ceci autorise une interprétation alchimique du Baphomet. Fulcanelli la livre par l'analyse, en kabbale phonétique, du nom lui - même (Fulcanelli, les demeures philosophales, edition JJ Pauvert, tome I,pp 202 sqq). Baphomet vient des racines grecques "Baoeùs", teinturier, et "uns" mis pour "unv", la lune, à moins qu'on ne pense à "untns", génitif "untqos", mère ou matrice.
"La lune est véritablement la mère ou la matrice mercurielle qui reçoit la teinture ou semence du souffre représentant le mâle, le teinturier - "Baoeùs"- dans la génération métallique."
Si l'on prend le mot latin "bapheus", le teinturier, et le verbe "meto", cueillir, la même idée apparaît qui dote le mercure ou "lune des sages" de la propriété de "capter, au fur et à mesure de son émission, et cela pendant l'immersion ou le bain du roi, la teinture qu'il abandonne et que la mère conservera dans son sein durant le temps requis. C'est là le Graal, qui contient le vin eucharistique, liqueur de feu spirituel, liqueur végétative, vivante et vivifiante, introduite dans les choses matérielles".
Le Baphomet contient aussi l'indice d'un baptême initiatique, du "baptême symbolique de Mètè". Il s'agit du baptême ésotérique des Templiers, analogue au baptême de la lumière des Francs-maçons. Mètè est la divinité androgyne figurant la Nature naturante, la "natura germinans", "dieu hermaphrodite des adorateurs du Serpent" dont parle Proclus à propos de Metis. Pierre Dujols en conclut : "(...) le Baphomet était l'expression païenne de Pan". Le baptême initiatique comme le bain alchimique sont donc des traductions de l'exigence de purification qui livre à la conscience clarifiée la science sacrée. Une science dont le Baphomet est à la fois le résumé et la clef (Voir la figure qu'en dessine Eliphas Levi en la surchargeant de symboles dans "Dogme et Rituel de la haute magie", édition Niclaus, page 180 et commentaire page 399).
Il s'agit de conquérir le Temple; mais ce temple est l'homme intérieur, régénéré, androgyne, et uni à Dieu.
L'association des symboles comme le cube, la sphère, le soleil, la lune et les triangles annonce les consignes de M. Maïer pour le Grand Oeuvre :
" D'un homme et d'une femme fais un cercle, ensuite un carré, puis un triangle, enfin un cercle, et tu auras la pierre (Voir la gravure dont ces lignes sont les commentaires : par exemple, Masson, dictionnaire initiatique, edition P.Belfond, p 112.
Le Baphomet réalise dans le sens de la verticalité ce que la figure de M. Maïer réalise de façon immanente par emboîtement des figures et des symboles.)
Ceci autorise une interprétation alchimique du Baphomet. Fulcanelli la livre par l'analyse, en kabbale phonétique, du nom lui - même (Fulcanelli, les demeures philosophales, edition JJ Pauvert, tome I,pp 202 sqq). Baphomet vient des racines grecques "Baoeùs", teinturier, et "uns" mis pour "unv", la lune, à moins qu'on ne pense à "untns", génitif "untqos", mère ou matrice.
"La lune est véritablement la mère ou la matrice mercurielle qui reçoit la teinture ou semence du souffre représentant le mâle, le teinturier - "Baoeùs"- dans la génération métallique."
Si l'on prend le mot latin "bapheus", le teinturier, et le verbe "meto", cueillir, la même idée apparaît qui dote le mercure ou "lune des sages" de la propriété de "capter, au fur et à mesure de son émission, et cela pendant l'immersion ou le bain du roi, la teinture qu'il abandonne et que la mère conservera dans son sein durant le temps requis. C'est là le Graal, qui contient le vin eucharistique, liqueur de feu spirituel, liqueur végétative, vivante et vivifiante, introduite dans les choses matérielles".
Le Baphomet contient aussi l'indice d'un baptême initiatique, du "baptême symbolique de Mètè". Il s'agit du baptême ésotérique des Templiers, analogue au baptême de la lumière des Francs-maçons. Mètè est la divinité androgyne figurant la Nature naturante, la "natura germinans", "dieu hermaphrodite des adorateurs du Serpent" dont parle Proclus à propos de Metis. Pierre Dujols en conclut : "(...) le Baphomet était l'expression païenne de Pan". Le baptême initiatique comme le bain alchimique sont donc des traductions de l'exigence de purification qui livre à la conscience clarifiée la science sacrée. Une science dont le Baphomet est à la fois le résumé et la clef (Voir la figure qu'en dessine Eliphas Levi en la surchargeant de symboles dans "Dogme et Rituel de la haute magie", édition Niclaus, page 180 et commentaire page 399).