Mal interprété par une lecture chrétienne qui la réduisait à l'expression « œil pour œil » la loi du talion fut l'un des arguments de poids contre la thora et donc contre le judaisme.
Exode chapitre XXI
23- Mais si un malheur s'ensuit, tu feras payer corps pour corps;
24- oeil pour oeil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied;
25- brûlure pour brûlure, plaie pour plaie, contusion pour contusion.
Il est évident que dans ce texte nous sommes loin de tendre l'autre joue conformément à ce qu'aurait préconisé le Messie des Chrétiens.
Il serait donc plus juste de traduire ainsi :
- tu feras payer un corps pour ce que vaut un corps; un oeil pour ce que vaut un oeil, une dent pour ce que vaut une dent.
Selon Maïmonide au lieu de lire "oeil pour oeil" il faudrait lire « œil sous œil » or la tradition orale nous apprend que « sous » signifie : payer en argent.
Quant au Gaon de Vilna, grand maître du XVIIIe siècle, il lisait la formule « œil sous œil » au premier degré.
« Lis les lettres qui sont « sous » celles du mot aïn (œil). Sous la lettre aïn il y a pé ; sous le youd, il y a kaf ; sous noun, il y a samekh. En associant les trois lettres qui sont sous aïn (œil) tu trouves kessef « argent ».
C’est pour sortir du cycle de la violence, (inscrite dans le code d'Hammourabi) que la Torah introduit l’argent comme moyen de réintroduire de la pacification. Chalem = « payer » pour faire le chalom, la « paix».
Mishna Baba Kama, chapitre 8 mishna 1
« Cinq obligations incombent à celui qui blesse son prochain, il doit réparer : le dommage physique, la douleur, les soins médicaux, la cessation de travail, le préjudice moral (honte, humiliation)
• Dommage : comment ? Il lui a crevé un oeil, coupé la main ou brisé une jambe, on le considère (le blessé) comme un esclave vendu sur le marché et on estime «combien il était bon » (il valait avant) et « combien il est bon » (vaut) maintenant.
• Douleur : il l’a brûlé avec une broche ou un clou, même si c’est sur ses ongles à un endroit où il n’y a pas de lésion, on évalue combien un homme semblable serait prêt à accepter pareille souffrance (sans avoir recours à une anesthésie)
• Soins médicaux : Il l’a frappé, il est obligé de lui assurer la guérison et d’accepter le médecin choisi par la victime
• Inactivité : on le considère comme s’il était gardien d’un champ de courges ou de concombres, car il lui a déjà donné la valeur de sa main ou de sa jambe.
• Préjudice Moral : tout selon l’offenseur et l’humilié. ( Il est en effet lié à la condition sociale de l’offenseur et à l’état psychosociologique de la victime) »