F orce la grotte où marche le vent, source du parfum de l’aurore qu’il verse au seuil vespéral, et de la jeunesse des futaies lointaines qu’il cache dans la tendresse des herbes, et de la splendeur du soleil moribond qu’il ressuscite sur les collines...
Lire la suitedans mon grenier
Lambe
Jean Joseph Rabearivelo P eu d’arbres fleurissent sans feuillage, peu de fleurs éclosent sans parfum et peu de fruits mûrissent sans pulpe- tu es le feuillage, tu es le parfum, tu es la pulpe du vieil arbre qu’est ma race, ô lambe. Ton nom rime bien avec...
Lire la suiteVenus d’occident - de Christian Erwin Andersen
Venus d’occident Venus d’occident de gros insectes métalliques bourdonnent dans le ciel ils jettent aux chiens noirs la graine qu’ils mangeront à même la terre cette graine est blanche comme est blême le visage de l’enfant piétiné j’ai vu souvent la charité...
Lire la suiteLA MAISON NATALE (Y Bonnefoy)
I Je m’éveillai, c’était la maison natale,L’écume s’abattait sur le rocher,Pas un oiseau, le vent seul à ouvrir et fermer la vague,L’odeur de l’horizon de toutes parts,Cendre, comme si les collines cachaient un feuQui ailleurs consumait un univers.Je...
Lire la suiteLettre à l'ami d'occasion (L Ferré)
Lettre de Léo Ferré à André Breton - Cher ami, Vous êtes arrivé un jour chez moi par un coup de téléphone, cette mécanique pour laquelle Napoléon eût donné Austerlitz. Je n’aime pas cette mécanique dont nous sommes tous plus ou moins tributaires parce...
Lire la suitela Belle Forêt de France ! C. Decamps
Rien ne va plus dans la Belle Forêt de France !... J'entends dire partout : « nous sommes tous frênes », et pourtant, j'ai entendu crier : « ... les érables dehors !!... » Il y a longtemps que les hêtres ne sont plus frênes, qu'ils ne vont plus au bouleau...
Lire la suiteJe ne suis plus poète - de JC Mahy
Je ne suis plus poèteDevant la connerie humaineJ'ai rangé mon coeur et mes boyauxJ'ai rangé mon stylo et sorti mes couteaux Je ne suis plus poèteJe n'ai plus d'eau qui scintille dans les ruisseauxJ'ai du sang plein les godassesDu sang de YougoJ'ai un...
Lire la suite‘’Complainte de Vincent’’ J. Prévert
À Arles où roule le Rhône Dans l'atroce lumière de midi Un homme de phosphore et de sang Pousse une obsédante plainte Comme une femme qui fait son enfant Et le linge devient rouge Et l'homme s'enfuit en hurlant Pourchassé par le soleil Un soleil d'un...
Lire la suiteAprès la journée (Luc Durtain)
Dos voûté, front lourd, Membres imprécis de fatigue,Et la tâche rapide au-dedans tourne encore,Usant le repos et l'espoir. Voici que, gauche comme un crabe,La langue a remué ses pattes dans la gorge :Quel vocablePlus âpre et cordial qu'un vin,Quelle ivresse,...
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