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Comment ne pas céder à la panique
coincée dans l’étau de la foule aveugle des hommes
qui courent
se bousculent
bras ventre et coeur tendus vers un but fantasmé
persuadés du bien-fondé de leur espoir
d’un ailleurs illusoire
romanesque échappatoire
éternité vertigineuse et inutile
et qui les tient serviles
attelés à la civilité
au lieu de lâcher les rennes de leurs désirs bornés
arracher les chaînes
libérer la vengeance qui attend maquillée en vertu.

Des sourires figés comme une menace
poignards cachés sous la douceur feinte des amours placebo.
Je t’aime.
C’est mon besoin viscéral
inscrit dans ma chair ancestrale
assouvir mon initiale férocité.
Je t’aime parce que j’ai mal
parce que je ne veux pas tomber seule
dans ce gouffre infernal
l’inévitable chute sans fin qui nous attend
patiemment.
Je t’aime et je mens.
Seule la chair ne ment pas.
Elle réclame son lot de meurtre et de sang
sans compromis possible
dans le sublime et le fétide
Assouvir sa faim est notre unique bataille.

Tout est là :
Le chant des oiseaux
au printemps lumineux
un parfum de sureau
un ciel lointain et bleu
et des voix familières
et l’odeur de la terre
histoire à taire l’horreur
au coeur du transitoire
incessant va-et-vient
à perdre l’équilibre.
Aucun salut ne viendra
ni d’ici ni d’ailleurs.

Aime-moi
Mens-moi

De toute façon le mensonge était déjà là
Depuis la nuit des temps.

Dominique Terrien

 

Tag(s) : #Dom Terrien, #Dans mon grenier
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