Un mètre quatre-vingt
un cul comme un fourgon
il était à deux pas
en contrebas
dans le parc à Rhinos.
De dos,
Tel une énorme vache
en combinaison de plongée
aux bourrelets de locomotive
Il somnolait sans doute,
Je ne voyais pas sa tête.
Elle, mignonne, se penche
évaluant la taille de la bête
à la profondeur de l'enclos
et lâche dans la fosse
les clés de son carrosse.
Il faisait un temps de chien
et pas un chat à la palmyre,
encore moins de palefrenier.
La belle s'inquiète,
Non ! je n'ai pas le double...
elle tergiverse.
Son oeil humide repeint l'horizon
mais à l'horizon personne.
En bas sol mou
et l'autre qui dort...
J'enjambe la bordure.
Mais sur le sol battu
deux mètres cinquante plus bas
mes semelles ont fait un plat
réveillant l'omnibus.
Lancer à la blonde son trousseau,
les quatre tonnes déjà au quart de tour.
Je saute la main tendue
vers la barre de fer qui rampe sur le mur
quand un maladroit venu je ne sais d'où
voulant sans doute me porter secours
rate mon poignet qui rate la prise.
Je ne me retourne pas touchant le fond,
je bondis une dernière fois.
On m'attrape, me propulse
on m'expulse et dans mon ascension
comme un éclair, la corne dressée
telle un sabre luisant de samouraï
passe à deux millimètres de mon cul.
Je vole par dessus la clôture
et me pose sur les genoux
Incrédule.
Sans un mot mon sauveur s'est dissout
Personne ne se souvient de son visage.
Parfois la nuit
quand je fais le compte de mes vies
je pense à lui.
Loran