Message d’amitié à un lecteur qui a laissé sur « les POETIQUES II » un commentaire que j’ai particulièrement apprécié.
Ce commentaire de mon poème « IMAGINE » relatif à l’assassinat de Frederico Garcia était le suivant : « d’une beauté tragique remarquable ». Signé : L …
Bonjour L …
Vous me dites avoir apprécié ce poème qui évoque la mort de Lorca et vous le faites avec une juste sobriété qui m’atteint parce qu’elle démontre en effet que vous avez compris mon texte, non pas avec les outils dérisoires de l’intellect justes bons, comme les silex que l’on heurte, à produire de froides flammèches surréalistes et bretonantes
MAIS QUE
en suivant le fil du poème
en étant grand ouvert
comme peut l’être
une femme amoureuse
au prodige du verbe
avec Frederico
et comme Frederico
terrorisé
comme le cabri noir
fou de peur
vous avez tenté de fuir par la ravine
avant de prendre en pleine gueule
non pas le dernier
mais
l’avant dernier coup de feu
celui qui précéda
l’ultime
tiré alors que vous agonisiez déjà
DANS VOTRE TROU DE
(en rouge et en toutes lettres)
Cul
par un bourreau qui décréta
(il s’en vantait encore, impuni,
40 ans plus tard, en Espagne
« démocratique »)
« il ne peut y avoir plus belle mort pour un pédé »
Comme Garcia
Et avec lui
Vous avez vécu la descente aux enfers
Le calvaire
Le chemin de croix sans croix
Sans la sinistre CROIX
AVEC QUOI A ETE DEFINITIVEMENT CLOUEE ET MISE EN CROIX
NOTRE MAL NOMMEE ET HYPOCRITE HUMANITE
qui cependant
(car on pourrait très bien la renommer,
lui trouver un nom adéquat en attendant un mieux)
a connu des crapules géniales
comme
Jean Genet
qui de sa cellule écrivit pour son jeune amant
que l’on guillotina à l’aube
ce qui restera comme un des plus beaux
poème d’amour, toute langues et cultures confondues
et de sombres crapules
comme Moïse « de la bible)
fondateur
du monothéisme
une fausse religion,
une contre religion, en fait,
qui ne relie
RIEN A RIEN
MAIS A ENGENDRE
LE PIRE DES FLEAUX
LE CHRISTIANISME
QUE MES ANCETRES
VIKINGS AUTHENTIQUES
DE ERSLEV
sur l'île de MORS
dans le Nord du Jutland
en hommes conséquents
qui s’allaitaient aux racines
du frêne Ygdrasil
plantées profond dans le ciel
ONT COMBATTU
JUSQU'A AUJOURD’HUI
Et que moi andersen
Je combattrai
Sur le Rhin
Sur l’Escaut
Sur la Tamise, la Dendre, l’Elbe et le Don
Au-delà même du Vinland
Jusque sur les flancs du
POPOCATEPETL
Chez QUETZALCOATL
MON COUSIN
Merci de m’avoir fourni, par votre commentaire, prétexte à digression mais aussi à nécessaire et salutaire délire qui, vous le savez, est l’apothéose de certaine logique.
Cordialement
cea