(à mon ami extra-terrestre Rollo de Tomasi qui s'en est retourné sur sa planète Rette au cours de cette fichue année 2010)
Non vraiment je ne veux plus
Il y a bien trop longtemps...
Je n'irai plus au bois des flûtes ondines
Pour émincer des échalotes !
Elle s'alla tremper à la fontaine.
Les mandarines s'agglutinaient au couchant,
Le soleil couché s'endormit.
Elle hésita, avant de prendre la route,
Le condescendant escalier des plaisirs indélicats
Glissait sa rampe huileuse à boule terminale.
Armée de cyniques desseins
La Bellissima tricota son chapeau.
Les breloques d'un camerlingue
Aux crémasters alanguis,
Tâteur de têtes molles, en mal de raideurs bucoliques,
Pendaient tristement.
Il avait mal aux fleurs,
Javanaise affection de ses neurones.
Il en manquait,
Ses plumes recollées
Il partit en chercher au jardin suspendu
Il s'envola puis disparu.
Loran
Mon ami Rollo, c'est par hasard que je viens de trouver ton oraison funèbre et ta couronne de fleurs au détour de la toile sur un blog qui semble s'être arrêté aussi le jour de ton départ... Tu me manques mon pote !!
Je copie ici l'oraison et le lien du requiem
"Salut Rollo,
T’es mort, paraît-il.
Bon…
On ne s’est jamais rencontré. C’est quoi, l’histoire ? On s’est trouvé un peu par hasard, huit ou neuf, à échanger des jeux de mots par blogs interposés… des calembours à la Gotlib, des absurdités, des blagues imbéciles… souvent de vraies pépites de drôlerie… ça permettait de se lever du bon pied, avec la certitude d’un éclat de rire, au moins d’un sourire – ouais, l’un d’entre nous avait forcément mis le doigt sur quelque chose, une connerie qui permettrait de ne pas prendre trop au sérieux la journée qui s’annonçait.
Je n’ai toujours rien trouvé de mieux pour atteindre le soir.
Je ne suis pas de ceux qui causent aux morts avec l’excuse de la tristesse. En t’écrivant ce texte, c’est donc bien à ceux qui restent que je m’adresse. Ils se reconnaîtront. Ils savent que, dans la série des cocasseries matinales, tu n’étais pas le dernier pourvoyeur de ce je-m’en-foutisme dont je viens de souligner la fraîcheur revigorante… Et qui manque, depuis quelque temps.
Un bon vivant vient de partir – un homme dont je n’ai fait, en somme, qu’entrevoir la silhouette… même si son humeur à la fois rabelaisienne et moraliste était, elle, bien compacte – et ce bon vivant est aujourd’hui pour moi un peu plus qu’une simple absence.
Je viens de faire un bouquin. Autant dire les choses : déjà un lecteur me manque, dont l’avis aurait été important.
So long, camarade !"