Elle commence à me courir sur le haricot...
J'ai toujours aimé cette locution qui pour moi rime avec
bonne humeur. Sans doute parce qu'elle était une des expressions favorites de ma mère qui la prononçait souvent sur le ton de la plaisanterie.
Elle me court sur le haricot, en moins élégant : "elle me gonfle..."
Vous noterez au passage que le lien entre le haricot et le fait qu'elle me gonfle est purement accidentel.
Les anglais disent : she's beginning to get up my nose...
De deux choses l'une, ou bien les anglais ont le nez en forme de haricot ou bien ça sent déjà moins bon et on serait en droit de traduire par "elle commence à me polluer l'atmosphère" qui impliquerait aussitôt qu'elle me pompe l'air...
Bien entendu, j'ai lu les différentes définitions étymologiques de "haricot" et de l'expression "courir quelqu'un" et je ne vais pas ici m'amuser à vous les recopier, elles sont accessibles très facilement sur Google ou Qwant.
Je vais seulement décortiquer tout ça d'une manière plus intuitive que scientifique avec candeur et naïveté.
Courir quelqu'un c'est l'importuner dit-on alors que courir les musées ou courir les bistrots signifie les fréquenter. On peut aussi courir les jupons, courir les filles (les courtiser) dans l'espoir de courir le guilledou (les séduire).
Si je retiens cette idée de courtiser il se pourrait bien alors que le haricot puisse prendre une connotation sexuelle. Sachant que le haricot se décline en une infinité (ou presque) de formes et de tailles pourquoi ne pas y voir une allusion à cette partie érectile de l'individu, mâle ou femelle, qui supporte fort bien d'être agacée, lorsqu'on est dans de bonnes dispositions...
Etre dans de bonnes dispositions voilà peut être une clé... et j'imagine fort bien notre coureur piétinant, tenter d'agacer le haricot sans succès et provoquant de ce fait chez sa propriétaire une certaine lassitude...
Je vous laisse y réfléchir pour le moment. Le sujet n'est pas épuisé et nous y reviendrons.
Loran