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Duel
non pas vraiment
Je me suis échoué un jour sur son rivage
il y avait une bouteille avec un message
J'ai répondu avant de rejoindre ma rive...
L’Identité Algonquine
A travers des rivières et des étroits couloirs en granite et calcaire,
des cascades abasourdies par la chute des vents et des syllabes,
aux chants d’oiseaux tissés dans la cortine des âmes,
on reconnaît le pays Algonquin.
En canoë, sens aux aguets,
chicanée par les rayons de soleil et la brume,
j’attends entrevoir l’amarre et les contours du sol.
Cette identité faite d’incertitudes et
des flèches d’imagination vers l’azimut du Nord,
est enveloppée dans des lacs et des îlots.
Cette identité de tribu navigateur et d’éternels forets,
j’incruste dans l’écorche des arbres qui s’inclinent
et dans la peau des gris échos.
Irina
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De vous à moi j'aime cette identité gravée entre la peau éraflée et le tronc griffé des arbres...
Loran
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Lampe d’Aladin
Donne-moi un peu de cette fumée de génie
qui s’émeut sous des lentilles opaques -
sentiments faits du bric-à-brac,
poésie que j’écris dans l’autobus
appuyée sur la lampe d’un carnet de brouillons.
Donne-moi un peu du climat ailé
qui transperce la vague matinée
et qui me retrouve recroquevillée dans
les coins perdus du paysage.
Recelés dans leurs carapaces,
mes vers changent
sous la force de la répétition
et la forêt des mots qui s’entrelacent.
Une dentelle pluvieuse de feuilles de bouleau me soutient.
Et cette incantation sauvage te donnera
la mesure de ma lumière et des lointains azimuts
dans le Babylone des vents.
Irina
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Sous la neige
j'avais allumé
l'essence des parchemins
de bouleau roulés
embrasant des mélèzes
la brassée de brindilles,
un fagot de bois mort.
Trois patates cendrées
frissonnent sous la braise
et mes vers s'immolent
aux sorcières vapeurs
des langues incendiaires
qui montent aux ramures givrées
leurs paillettes dorées.
Tu ne parles pas,
comme à la messe
où tes pieds ne t'ont jamais porté.
Le feu balance ses pétons
comme des fusées d'artifice
à la rencontre des flocons,
le bois susurre et chuinte
et dans ton œil unique
celui qui brille
délavé par le temps
luisent l'or de la flamme
et le bonheur de l'instant.
J'ai dix ans encore ce soir...
Grand père
les patates
Crois-tu qu'elles sont cuites ?
Loran
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Coup de canon
Tourelles, chaînons, hallebardes.
Créneaux en fleuves miroitants divisent
les remparts cuivrés de l’après-midi
ou s’épanche le bleu des paroles
et les griffes des anneaux qui attachent
les vitraux aux poteaux.
Le jour se perd dans l’effilochure des détailles -
points dérobés aux masques en plomb,
pointillisme d’un Versailles
accoudés aux fontaines,
où chaque mesure de couleur est un pont
et chaque flocon de neige est la trace
d’un coup de canon.
Irina
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Dentelures
cuivrées de tes remparts
se mirent aux rivières effilochées,
paroles bleutées débordantes
des fontaines de ton art.
Au vitrail de l'infante
Les canons ont tonné
fondant en neige
griffes et plombs
qui passaient en cortège
aux couleurs de tes ponts.
Le jour se perd
aux anneaux sans attache
Versailles désespère
Soleil de gouache
Roture
Loran
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Roture
À la fin de la bataille, tout était perdu.
Vaincue, flanquée par terre, couverte de plaies
qui saignaient, nez brisé et langue coupée,
je respirais avec peine - princesse en guenilles,
princesse de pacotille,
éclaboussée par la boue des métaphores.
J’étais contente. J’avais survécu.
Naufragée, après d’âpres tempêtes, sur une plage mystérieuse,
je me dressais, à genoux,
sur un nouveau continent, aux confins de l’imagination.
Une terre neuve, vaste et silencieuse, dans lequel
le mutisme des arbres était mon compagnon,
une contrée peuplée
d’inukshuks, petits bonhommes en pierre et calcaire,
qui me servaient des courtiers.
Un totem blanc, érigé avec des sons des voyelles, s'élançait entre
neiges et pétales, vers le Pôle Nord.
Le soleil se perdait, en verglas, dans le sillage du canoë.
Fatiguée, je choisis un abri pour la nuit.
À peu près endormie, je me suis évanouie de nouveau,
sans avoir pu saisir le rêve qui me guettait –
un rêve des palais.
Versailles.
Irina
http://poesiecanadienne.blogspot.com/
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Plus de pieds
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Roture
À la fin de la bataille, tout était perdu.
Vaincue, flanquée par terre, couverte de plaies
qui saignaient, nez brisé et langue coupée,
je respirais avec peine - princesse en guenilles,
princesse de pacotille,
éclaboussée par la boue des métaphores.
J’étais contente. J’avais survécu.
Naufragée, après d’âpres tempêtes, sur une plage mystérieuse,
je me dressais, à genoux,
sur un nouveau continent, aux confins de l’imagination.
Une terre neuve, vaste et silencieuse, dans lequel
le mutisme des arbres était mon compagnon,
une contrée peuplée
d’inukshuks, petits bonhommes en pierre et calcaire,
qui me servaient des courtiers.
Un totem blanc, érigé avec des sons des voyelles, s'élançait entre
neiges et pétales, vers le Pôle Nord.
Le soleil se perdait, en verglas, dans le sillage du canoë.
Fatiguée, je choisis un abri pour la nuit.
À peu près endormie, je me suis évanouie de nouveau,
sans avoir pu saisir le rêve qui me guettait –
un rêve des palais.
Versailles.
Irina
http://poesiecanadienne.blogspot.com/
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Plus de pieds
Plus de pieds
et pas de ciel
des glaçons aux narines
et des givres aux lèvres.
Je traînais mes guenilles
la poudreuse aux genoux
songeant aux heures paresseuses
à l'ombre des filles.
Je marchais hagard
sur cette neige de voyelles
déchirées aux ramures
des syllabes noires.
Je n'avais pas vu
sous le blizzard
cet abri de fortune
soudain incendiant mes pupilles
d'ors et de carmins.
Un Versailles Algonquin
rougeoyant de braises
où se tendaient les bras
d'une belle algonquine.
Tu as la fièvre dit-elle
reprends un peu de soupe.
Loran
et pas de ciel
des glaçons aux narines
et des givres aux lèvres.
Je traînais mes guenilles
la poudreuse aux genoux
songeant aux heures paresseuses
à l'ombre des filles.
Je marchais hagard
sur cette neige de voyelles
déchirées aux ramures
des syllabes noires.
Je n'avais pas vu
sous le blizzard
cet abri de fortune
soudain incendiant mes pupilles
d'ors et de carmins.
Un Versailles Algonquin
rougeoyant de braises
où se tendaient les bras
d'une belle algonquine.
Tu as la fièvre dit-elle
reprends un peu de soupe.
Loran