la délivrance
on apprend ce qu’est le malheur quand certaines maisons se construisent
les murs sentent l’alcool, les rideaux sont d’un jaune maladif, c’est la cigarette
des napperons de dentelle sur le poste de télévision, les fauteuils longs, verts
les métaphores pour les maisons dont la porte ouvre sur la cour sont de seconde main
la métaphore, quand je parle de mon père, est suicide.
d’ailleurs, certains suicides sont classes. ne me dites pas que j’ai 27 ans, je vous prie.
parce que certains mots font penser à un autre mot
débarras pas exemple, ressemble à dé à coudre. dé à coudre dit épingle.
les mots appellent l’odeur. et l’odeur par exemple, la peur.
il y a sur les couettes jaunes des épingles vertes dans le débarras
le mot kurde pour douleur d’ailleurs est en lui-même une odeur
papa on est devant le débarras avec maman. tu es où toi ?
il se redresse, regarde comme sur cette grande photo et dit : « kurtuluş ».
fiston, « délivrance ».
je ne dis rien, sans doute.
mon père est le savoir anisé d’une ville que je n’ai pas encore vue
mon père aussi est une odeur mon père à moi aussi.
duvarlar içki kokar, perdeler hastalıklı sarı, sigaradan
dantelli örtüler televizyon üstünde, koltuklar uzun, yeşil
mecazlar elden düşmedir kapısı bahçeye açılan evler için
mecaz, babamdan söz ederken müntehirdir.
bazı intiharlar zaten şıktır. bana 27 demeyin lütfen.
yüklük mesela, yüksüğe benzer. yüksük, firkete der.
yani, kelimeler kokuyu çağırır. kokudan, korku örneğin.
sarı yorganların üzerinde yeşil firketeler var yüklükte
sızı kelimesinin kürtçesi bizzat kokudur zaten de
baba yüklüğün önündeyiz annemle. sen nerdesin?
oğlum, “kurtuluş”.
susuyorumdur.
babam da bir kokudur benim babam da.