Un poème s'est noyé sous le pont des soupirs
Dans l'eau scintillante d'une nuit vénitienne.
Du papier florentin gonflé de souvenirs
Les mots effacés pleurent l'encre phénicienne.
Un poème s'est noyé pour des mots fredonnés,
Un poète s'est noyé pour des mots périmés
Dans l'âme en doline d'une amante obstinée
revenant d'Argentine qui n'osait plus aimer.
Sur le pont des soupirs les pierres se gondolent
Aux versions sibyllines de l'histoire folle
d'un amour immortel qu'on voulait voir finir
et d'un cœur qui s'enfuit qu'on aimerait retenir.
Loran (le 24/11/2010 "AV")