DE ROLAND REUMOND
En commentaire des poèmes "sons d'émaux" et "La côte est en vue"
"Les mots tus, relus, tus tuent sais tu ! "
Quelles belles parures pour le langage des sons ! Quelle remarquable sonorité d’une image à offrir à ma sœur, à la vôtre, au « son des soupirs » chaleureux de ses émaux plein d’émois de ces mois pèlerins des beaux et gros mots.
Il y a des « tu qui tuent », souligne Jacques Salomé ; mais dans la Bible Salomé sur le conseil de sa mère, n’a-t-elle pas tuée et réclamé la tête de Jean-Baptiste, sur un plateau d’argent émaillé. Ne faut-il pas couper le son pour atteindre le Nirvana, et l’intériorité nécessaire au grand « frisson » des non-mots, à l’extase du non-chant des mots, celui qui se dit sirènes et nous « laisse sans voix » ?
«Le son des mots dits lus », qui diluent l’intelligence. Le son des mots tus nous charme de silence en son creux intérieur, là où « La parole circule et crée » pour « le meilleur ou le pire » avant de s’effacer dans une expiration « Comme fane une fleur », et tombe.
En un poème de vingt-six vers, laurent, parce que « La côte est en vue », se repend, mot à mot sur mon mur, face de bouc sur Facebook, mots que rie si beaux dans le miroir et à la lueur des vides, là où « la mer est pensive, et s'étale que l'étrave fend silencieuse », alors que les Papes en font leurs phylactères, « La parole dite s'envole sans bulle », préambule « se pose et déambule » avant d’imploser, d’exploser pétillante de mots au champagne des lignes.
Si beaucoup d’entre nous lisent tout haut ce que d’autres disent tout bas, certains écrivent tout bas ce que d’autres chantent tout haut ; Laurent Chaineux est de cette race là ! C’est qu’il existe entre les mots des espaces inconsidérés pour une dialectique du silence et du bruit, de la chanson et de la prière, des mots creux et pleins dans le cri et la nuit … Ainsi les mailles du langage sont faites d’un tissu subtil de va-et-vient et d’expressions en mal de diction, de motions pleines de ces douceurs et de ces douleurs à mi-maux.
« Les mots lus sont dits sans son ». Les mots dits ne sont pas toujours maudits, « Les mots lus sont dits, sans plus» alors que les malédictions sont toujours des articulations du malheur dans nos bouches critiques.
Les maux tus sont des mots cachés, secret de famille que l’on garde dérobé comme de lourds silences. Le son, ne fait pas la chanson, comme le cri peut se dire joie ou épreuve, douceur ou affliction, ainsi les pleurs sans mot creusent des blessures profondes dans les falaises du corps, elles sont des mots creux comme des tombes !
Ici, « le son des mots lus, tue-t-il ? », « Est ce que les mots dits tuent ? » Oui, bien sûr, tel le « frisson du chant des mots » qui ravine les visages et les paysages, ride l’un et brise l’autre ; ceux de la haine et de la guerre.
La mort elle-même n’est-elle pas un mot terrible dans la bouche des enfants, qui de par le monde, pleurent des sons comme des émaux sur des linceuls tâchés de sang ?
En commentaire des poèmes "sons d'émaux" et "La côte est en vue"
"Les mots tus, relus, tus tuent sais tu ! "
Quelles belles parures pour le langage des sons ! Quelle remarquable sonorité d’une image à offrir à ma sœur, à la vôtre, au « son des soupirs » chaleureux de ses émaux plein d’émois de ces mois pèlerins des beaux et gros mots.
Il y a des « tu qui tuent », souligne Jacques Salomé ; mais dans la Bible Salomé sur le conseil de sa mère, n’a-t-elle pas tuée et réclamé la tête de Jean-Baptiste, sur un plateau d’argent émaillé. Ne faut-il pas couper le son pour atteindre le Nirvana, et l’intériorité nécessaire au grand « frisson » des non-mots, à l’extase du non-chant des mots, celui qui se dit sirènes et nous « laisse sans voix » ?
«Le son des mots dits lus », qui diluent l’intelligence. Le son des mots tus nous charme de silence en son creux intérieur, là où « La parole circule et crée » pour « le meilleur ou le pire » avant de s’effacer dans une expiration « Comme fane une fleur », et tombe.
En un poème de vingt-six vers, laurent, parce que « La côte est en vue », se repend, mot à mot sur mon mur, face de bouc sur Facebook, mots que rie si beaux dans le miroir et à la lueur des vides, là où « la mer est pensive, et s'étale que l'étrave fend silencieuse », alors que les Papes en font leurs phylactères, « La parole dite s'envole sans bulle », préambule « se pose et déambule » avant d’imploser, d’exploser pétillante de mots au champagne des lignes.
Si beaucoup d’entre nous lisent tout haut ce que d’autres disent tout bas, certains écrivent tout bas ce que d’autres chantent tout haut ; Laurent Chaineux est de cette race là ! C’est qu’il existe entre les mots des espaces inconsidérés pour une dialectique du silence et du bruit, de la chanson et de la prière, des mots creux et pleins dans le cri et la nuit … Ainsi les mailles du langage sont faites d’un tissu subtil de va-et-vient et d’expressions en mal de diction, de motions pleines de ces douceurs et de ces douleurs à mi-maux.
« Les mots lus sont dits sans son ». Les mots dits ne sont pas toujours maudits, « Les mots lus sont dits, sans plus» alors que les malédictions sont toujours des articulations du malheur dans nos bouches critiques.
Les maux tus sont des mots cachés, secret de famille que l’on garde dérobé comme de lourds silences. Le son, ne fait pas la chanson, comme le cri peut se dire joie ou épreuve, douceur ou affliction, ainsi les pleurs sans mot creusent des blessures profondes dans les falaises du corps, elles sont des mots creux comme des tombes !
Ici, « le son des mots lus, tue-t-il ? », « Est ce que les mots dits tuent ? » Oui, bien sûr, tel le « frisson du chant des mots » qui ravine les visages et les paysages, ride l’un et brise l’autre ; ceux de la haine et de la guerre.
La mort elle-même n’est-elle pas un mot terrible dans la bouche des enfants, qui de par le monde, pleurent des sons comme des émaux sur des linceuls tâchés de sang ?