La vie est sans aucun doute et la mort aussi
De sa force innombrable nul oiseleur distrait
Ombre blanche à jamais n’enserre ce midi
Mille cavaliers sous ses ordres aux visages défaits descendent vers le port
Et les navires chargés de rires et de mitraille sous son souffle léger gagnent les rugissants
A l’aube d’autres îles lointaines d’autres prophéties d’autres désirs encore
Les cités inconnues s’embrasent à saisir son poignet qui foudroie les montagnes
Lave majestueuse comme un sirop d’acier
Lave ces orgies de sel noir
Elle est terre nouvelle que les oiseaux fécondent
Sol frémissant d’entrailles et de rocs écarlates
Où d’étranges arbres mauves poussent racines vers le ciel
En ses plis s’insinuent des ruisseaux silencieux vers des lacs sans écaille
Ils charrient les diamants et l’or pur de nos rêves
Jusqu’à la source bleue où tu réapparais
Serge Bourquard