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J’ai refermé sur moi la porte étroite et lourde
J’avais sur mon cœur marqué d’un fer rigide
La trace éphémère de nos derniers soupirs,
J’ai regardé le ciel. Les divinités sourdes
Ont fermé leur épouvantable et lent cortège
Pour s’asseoir et pour dire
« Cessez un instant de pleurer ! Battez-vous
La guerre c’est ce métal qui coule et redore
Sur les fonts baptismaux d’une auréole nouvelle
Les trop fidèles espoirs
De vos muscles de pierres —
Nous tresserons pour vous des guirlandes de fleurs
Mais vous irez mourir au-delà des colonnes
Dans des retraits profonds
Et des vallées rougies,
Où dorment des serpents
Dont les anneaux meurtris au sépulcre des
Vôtres —
Vous marquerez l’infini
D’un doigt toujours malsain
Dressé vers l’infortune ».
Mais je me suis tourné vers eux
Pour leur cracher au visage
Sans craindre leur bave.
                                    Adieu, les dieux.

Roger GILBERT-LECOMTE

Tag(s) : #Dans mon grenier, #Roger GILBERT-LECOMTE
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