Silencieux tu n’oses effleurer l’émail
Des sentiers brûlant de grillons et tu lèves
Des pierres sans attendre l’orage.
Seule la fauvette grise en volutes marbrées
T’a distrait du jour sombre.
Quand le soc s’est fendu sous la violence du roc
Tu gardas en silence la blessure du collier
En creusant du sabot des cavernes de songes.
Seule la fauvette grise en volutes marbrées
T’a distrait de la nuit tellurique.
A peine dessine l’aube un visage prometteur
Et se mêlent les racines du buis fraternel,
A peine bruissent les écuries des harnais qu’on déploie
Que la fauvette vient réclamer sa pitance
Et voler nos amours dans nos mains enlacées.
Serge Bourquard