"Quand la nuit consent à me parler"
Editions Bruno Doucey
25
Quand la nuit consent à me parler
C'est à la lame
Qu'elle émince
Les lieux de certitude
Qu'elle mutile
Les aimés en solitude
Quand la nuit consent à me parler
C'est pour me dire
Les mots qui n'ont pas su
Inciser dans mes mains
L'infamie longtemps tue
Belles racines de folie
Quand la nuit consent à me parler
C'est me tournant le dos
Parce que nul arbre ne pousse
Sur le lisse de ma peau
Je n'ai pas bien souffert
Ni bien ri ni bien aimé
Le peu ne la contente pas
Ni amie ni ennemie
Elle voudrait que je danse
A présent couchée
Sur les branches du manguier
A peine un remous
Sur le verre du ciel
Elle retrousse ses plis
Pour ne pas se salir
Je ne suis que boue
Inconnue du futur.
Ananda Devi