Cité
Des annoncent lumineuses tiraillent la fatigue
De grossiers charabias
mettent à sac la quiétude de l'âme.
Des couleurs impétueuses
escaladent les façades étonnées .
Des places lézardées
débordent largement les distances .
Le couchant dévasté
qui se blottit derrière les faubourgs
est la risée des ombres précipitées .
Moi je traverse les rues brisé
par l'indolence des lumières fausses
et ton souvenir est une brise vive
que jamais je ne lâche
bien qu'elle me brûle les mains.
Jorge Luis Borges
In "Rythmes rouges"
Traduit du castillan par Jean Pierre Bernès
La Délirante éd. - 1992