
Je greffe mes lèvres à l’O de l’œil
pour l’hirondelle chantant l’exil
les mains asiles
des berceaux de l’intense
Je tisse
paysages-visages
de frères rassemblés
j’amende l’éphémère
adossé à nos voix
je suis la poésie
la muse la lyre la mère
la femme et l’encre
Je suis élixir et chemin
bouches bâillonnées
que l’on allaite
mon souffle enlace
les gestes lumières
au seuil des matins
Je sculpte les baisers
que l’on dépose
au creux des existence
J’épelle le silence du calligraphe
colombe en résistance
je danse la parole incarnée
Je crée l’envol
d’orties devenues roses
de mes bras courbés d’azur
illuminant un antre j’accueille
le visage de la lune
sur le triangle des omoplates
prémices de l’aile
Fuyant l’aliénation du monde
je chante
le temps vibre sur ma nuque
puis s’élance au détour du subtil
où l’immortel rejoint mes hanches
pour l’œuvre et l’ombre
des sans-pays à jamais accueillis
Je peins
l’écoute les soifs les dons
la transcendance de l’irréalisable
l’ailleurs quelque part où
l’horizon à l’épaule
je suis la poésie sa bouche son ventre
IMASANGO
in La poésie au cœur des arts
Éditions Bruno Doucey
