A la place du ciel
Je mettrai son visage
Les oiseaux ne seront
Même pas étonnés
Et le jour se levant
Très haut dans ses prunelles
On dira le printemps
Est plus tôt cette année
Beaux yeux, belle saison
Vivier de lampes claires
Jardins qui reculez
Sans cesse l'horizon
On fait déjà les foins
Le long de ses paupières
Les animaux peureux
Viennent à la maison
La chambre est encombrée
De rivières sauvages
Dans le foyer s'envole
Une épaisse forêt
Et la route qui tient
En laisse les nuages
Traîne sa meute d'or
Jusque sous les volets
Tous les fruits merveilleux
Tintent sur son épaule
Son sang est sur ma bouche
Une flûte enchantée
Je lui donne le nom
De la première enfance
De la première fleur
Et du premier été