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Beaucoup de ceux que nous avons été
ont disparu, aussi facilement que d'autres
respirent; un peu plus facilement même.
Nous ne nous sommes pas toujours résignés
à vivre ni à laisser au hasard le soin
de mettre en œuvre nos intentions.

Nous sommes de ce temps où l'on n'avait
pas besoin d'engins pour aller sur la lune;
bien sûr, on pouvait s'y rendre de cette manière aussi,
encore que ça prêtait à sourire; et les savants d'alors
ne cherchaient pas l'espoir dans la lumière
des étoiles éteintes depuis bien trop longtemps.

Depuis, ma foi, le monde court à sa perte et nous allons
lentement gagner nos vies nouvelles; la fin des temps
nous arrive un peu comme la fin du mois
chez la misère. Apocalypse quotidienne, qui jamais
n'en finit de contretemps et de douleurs, ni jamais
ne nous soulage du soucis du lendemain.

Heureusement nous nous souvenons de nos rêves
et les mêlons dans le discours à notre mémoire;
et malgré la vitesse close qui nous emporte
nous sommes restés un peu cheval dans cette façon
de se tenir encore debout la nuit;
mulet parfois, question refus du sac des vies passées.

Surtout, notre bestiaire est aérien mais comme
nous ne portons chacun qu'une aile,
nous sommes deux souvent, amoureux,
parfois simplement camarades,
à nous partager le ciel; et les jours
difficiles rien qu'un nuage, mais ça passe.

 

Lionel Mazari © l'impossible séjour

Tag(s) : #Lionel Mazari, #Dans mon grenier
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