Il y a toujours une ville, des traces de poètes
Qui ont croisé leur destinée entre ses murs
L’eau coule un peu partout, ma mémoire murmure
Des noms de ville, des noms de gens, trous dans la tête
Et c’est toujours la même histoire qui recommence,
Horizons effondrés et salons de massage
Solitude assumée, respect du voisinage,
Il y a pourtant des gens qui existent et qui dansent.
Ce sont des gens d’une autre espèce, d’une autre race,
Nous dansons tout vivants une danse cruelle
Nous avons peu d’amis mais nous avons le ciel,
Et l’infinie solitude des espaces;
Le temps, le temps très vieux qui prépare sa vengeance,
L’incertain bruissement de la vie qui s’écoule
Les sifflements du vent, les gouttes d’eau qui roulent
Et la chambre jaunie où notre chambre s’avance.
Michel Houellebecq