Le chêne

La terre et le ciel ne faisaient qu'un
Tous deux brillant à la lueur du jour finissant.
Le blanc, le bleu, le rouge, les nuances de vert et de brun,
Pas de doute, l'automne s'approche et se repend.
Lui, il est là, à contempler devant lui le monde et son intensité.
Admirer ces êtres qui bientôt s'endormiront en attendant l'été.
Il attend, le temps n'est rien pour lui.
Un éclat, une brise, mais pourtant infini.
Debout sur sa colline, il restera encore longtemps là
A surveiller le monde vivant en contre-bas.
Le froid, le vent, la rudesse du temps ne sont rien pour lui.
Il est solide, dur, immuable aux yeux d'autrui
Il a grandi, vieilli, est devenu majestueux.
En été ils aiment sa compagnie, lui si rassurant, si profondément
enraciné à cette terre qui l'a vu naître.
Les rayons de soleil déclinent et le laissent seul
à veiller sur la terre de ses ancêtres.
il ne va pas dormir, non, car de la nuit il a peur.
Il frissonne, il tremble de toute sa raideur.
Et jusqu'à l'aube il ne songe qu'à les revoir.
Ceux qui en cette saison deviennent rares.
D'ailleurs, si haut et si fort, ses feuilles commencent à tomber.
Là haut, dans sa montagne, si fragile, le chêne se met à pleurer.

Nathan Chauveau