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En 2010, son roman « Mundélé » avait fait l'objet d'un mémoire de lettres à l’Université Mohamed Kider à Biskra en Algérie, sur le thème : « À la recherche d'une identité perdue dans la littérature de voyage ».
Carine Geerts - Cofondatrice de Brumerge

 

Quand j'ai ouvert Mundélé je n'ai pas entendu raisonner le tambour de Mwenyi-Mku, mes oreilles sans doute n'étaient pas encore prêtes. J'aurais du me méfier pourtant car dès la première page je me suis retrouvé embarqué de force sur ce bateau de la compagnie maritime Belge et débarqué au coeur de la forêt Congolaise, un siècle plus tôt , en pleine époque coloniale. De l'amour, de la magie et, inévitable, la folie des hommes, l'arrogance des missionnaires et la discrimination...

C'est le deuxième roman de Carine,  et j'ai vraiment adoré !

 


 

Explication de l'auteure Carine Geerts  à propos de ce roman :

"Le premier point qui me semble très important est que la culture traditionnelle congolaise (et africaine) est très riche. C'est dommage qu'elle se perde car actuellement dans les sociétés orales, ce sont les vieilles personnes qui sont dépositaires du patrimoine et lorsqu'elles meurent il n'y a "parfois" plus personne pour prendre la relève. C'est ainsi qu'une ethnie est amenée à disparaître.

Le deuxième point est que les pères missionnaires ont destructuré des ethnies entières laissant les "autochtones" dans un désarroi culturel incroyable. Ceux-ci ne se sentaient ni "noirs", ni "blancs".
Les missionnaires ont "peu à peu" détruits une culture animiste pour imposer le christianisme au point que c'est façonné un déracinement et une acculturation à outrance.

Le troisième point est que l'on ne peut pas dire que telle société est "primitive", "barbare" ou "développée".
Ces jugements sont des a-priori pour toutes personnes qui les observent en trouvant que les moeurs sont différentes que les leurs et les considèrent donc comme "anormales".
Avant d'approcher une société différente que la sienne, il faut pouvoir détruire un certain nombre de préjugés et pour commencer se dire que la civilisation occidentale n'a pas la supériorité culturelle par rapport aux autres sociétés.

Le quatrième point est que la haine à l'égard des congolais est de la bêtise manifeste car pendant toute la période où j'ai habité au Congo/Zaïre, j'ai vécu au milieu d'eux. Je les apprécie pour leurs qualités de coeur, leur générosité, leur patience et leur subtilité d'esprit mais surtout pour leur joie de vivre.

"Mundélé" a été écrit pour toutes ces raisons et l'écriture de cet ouvrage m'a surtout permis de raviver des souvenirs d'une terre de rêve où les facettes sont tellement multiples et passionnantes. Elle m'a permis aussi de découvrir tout un Univers de pensées et d'aspirations profondément humaines à travers l'art et les rituels tribaux."

 

Carine nous a quitté le 25 décembre 2018.

Tag(s) : #Dans mon grenier, #Carine Geerts, #Brumerge, #Babelio, #Congo
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