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Fureur de l'amour - Hadewijgh d'Anvers

(En souvenir d'une sœur du Bénélux, Anne-Maureen)

Mon coeur, mes veines et tous mes membres frissonnaient de désir.

Comme auparavant,
j'étais si effrayée, bouleversée,
qu'il me semblait que je ne pouvais satisfaire mon aimé
et que mon aimé ne pouvait me combler.

Mourant il me fallait tomber dans la fureur de l'amour,
il me fallait mourir.

L'amour, de désir, me remplissait de peur et de douleur,
si bien que chacun de mes membres semblait se rompre
l'un après l'autre, tandis que se tordait chacune de mes veines.

Le désir qui m'emplit alors ne peut être exprimé par nulle parole,
par nul être que je sache...

Ce que je peux dire est pour tous ceux qui ne connaissent
pas l'amour comme un bien qu'il convient de désirer,
et qui n'ont jamais été reconnus par l'amour.

Je désirais jouir pleinement de mon aimé,
le connaître et le savourer en sa totalité.

Que son humanité s'unisse fruitivement à la mienne,
et que celle-ci en lui, soit si stable et si forte
qu'elle parvienne à la perfection jusqu'à la satisfaire,
lui, le tout, le tout-parfait.

Je fus moi même en mesure de le supporter pendant un
certain temps, mais peu à peu je perdis l'homme sous son aspect extérieur.

Ses formes disparurent à mes yeux,
je les vis s'évanouir et nous fondîmes en un,
si bien que je ne pouvais ni le reconnaître ni le percevoir en dehors de moi,
et il était en moi sans séparation, je ne pouvais alors le distinguer de moi.

A cet instant précis, nous étions Un, sans différence.

 

Hadewijgh van Antwerpen – 7ème vision (extrait)

 

 

 

Tag(s) : #Dans mon grenier, #Hadewijgh van Antwerpen
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