Tes seins de satin noir
frémissant du galop de ton sang
bondissant
tes bras souples et longs dont le lissé ondule
ce blanc sourire
des yeux
dans la nuit du visage
éveillent en moi
ce soir
les rythmes sourds
les mains frappées
les lentes mélopées
dont s'enivrent là-bas au pays de Guinée
nos sœurs
noires et nues
et font lever en moi
ce soir
des crépuscules nègres lourds d'un sensuel émoi
car l'âme du noir pays où dorment les anciens
vit et parle ce soir
en la force inquiète le long de tes reins creux
en l'indolente allure d'une démarche fière
qui laisse –
quand tu vas –
traîner après tes pas
le fauve appel des nuits que dilate
et qu'emplit
l'immense pulsation des tam –
tams
en fièvre
car dans ta voix surtout
ta voix qui se souvient
vibre et pleure ce soir
l'âme du noir pays où dorment les anciens –
Guy Tirolien