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Voici plusieurs mois que mes pas n'ont pas résonné sur les murs de la ruelle qui mène au Temple...

Le fait est qu'il y a presque deux années, le doute s'est installé sérieusement en moi me plongeant dans une profonde réflexion.

Aux frères que j'ai pu rencontrer, ici où là, , je n'ai pas caché mon trouble, évoquant un blocage qu'ils jugèrent passager. Pourtant, je suis arrivé au terme d'un processus de lente maturation qui me conduit ce soir à t'annoncer ma décision de quitter notre institution.

Cette décision n'a pas été facile à prendre cependant je ne peux m'empêcher de sourire à l'évocation du tumulte qui entoura mon passage sous le bandeau, tumulte que j'aurais du comprendre. Je ne peux m'empêcher de sourire en pensant aux bons moments passés, aux moins bons aussi, et je ne peux m'empêcher d'être un poil nostalgique quand je songe au chemin parcouru.

L'initiation est une naissance, je ne suis pas certain que tous en soient convaincus, L'initiation est une naissance et c'est au milieu de vous que j'ai fait mes premiers pas, dans un silence appliqué et dans le Respect, avec un « R » majuscule, du Rituel. C'est ainsi que j'ai grandi parmi vous, jusqu'à la plus haute marche bleue.

Parallèlement, pendant cette lente et modeste ascension, je me suis souvent rendu dans mes terres intérieures, dans mes ténèbres, pour y trouver, sous le boisseau, cette lumière mystérieuse qui ne demande qu'à briller au grand jour.

«  Connais toi, toi même » du vieux Socrate, aporie de Pindare « Deviens qui tu es » ?
Simplement :  "je suis celui qui est en devenir d'être"...

 

Permets moi ici de marquer une pause et citer un court extrait d'une correspondance de Georges Brassens qui convient à mon état d'esprit de ces derniers temps :

« Je ne me permettrais pas de parler au nom de tous les anarchistes qui sont, par définition, individualistes. Mais la métaphore que je me suis plu à répéter et qui a si souvent été citée, plus ou moins déformée, est: «Je suis anarchiste au point de toujours traverser dans les clous afin de n’avoir pas à discuter avec la maréchaussée. » Vous aurez compris que c’est là ma transcription personnelle et pragmatique de l’aphorisme d’Élisée Reclus, adopté fièrement en épigraphe par le journal «Le Libertaire»: «L’anarchie est la plus haute expression de l’ordre». Contrairement à ce que l’on voudrait croire, je me suis très peu intéressé aux grandes doctrines politiques ou philosophiques. D’abord parce qu’un anarchiste ne se mêle pas de politique. (Jamais je n’aurais pu envisager de faire le sot en politique!) Puis, parce que l’une ou l’autre de ces idéologies, entre autres faiblesses, me sont vite apparues chimériques à des degrés divers et que j’ai toujours pensé que, si des éléments d’une doctrine peuvent être valables, l’histoire nous démontre que c’est dans la mise en oeuvre que les choses se gâtent. J’ai également souvent répété que la seule révolution possible est de s’améliorer soi-même en espérant que les autres suivent la même démarche. Aussi, très tôt, j’ai entériné un engagement formel avec la confrérie des philosophes et la corporation des «politicologues» : je n’interviendrai pas dans leurs champs de juridiction et, en contrepartie, ils s’engageaient à ne pas écrire de chanson. » 

 

Voilà, j'arrête là ce bavardage qui peut être souffle déjà quelques soupirs de lassitude sur l'une ou l'autre des colonnes. Je remercie les quelques frères qui ont bien voulu se soucier de ma disparition, je remercie les autres de m'avoir accepté durant ces quelques années dans leurs paysages cordonniers.

J'ai toujours été contre les dogmes d'où qu'ils viennent et contre toute forme de pensée unique, je le resterai...

Je vous quitte donc avec la ferme intention de poursuivre au dehors ma recherche spirituelle, avec intégrité, avec cohérence, liberté d’actions et de pensées… Je ne cesserai d'agir dans le monde en homme libre et de bonnes mœurs grattant la pellicule terne et incendiant le voile des certitudes.

Belle école à la vérité dont je referme la porte !
Je regrette simplement qu'elle soit parfois mal servie et que ces trois mots « liberté, égalité, fraternité »
qu'on m'avait soumis dans le noir, y perdent parfois leur substance, sacrifiée sur l'autel des conciliabules.

 

Le pluriel ne vaut rien à l'homme...

L
C

 

 

Tag(s) : #Ecrits vains
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