Ecorchure

9 Décembre 2011

"Double peau d'Eros" de Robert Renard - Pastel 120 cm x 80 cm

Un silence à tout rompre envahissait les jours,
Ou bien était-ce le tumulte de l'ennui
Assourdissant la chambre blanche horizontale ?
Le temps s'était figé, privé d'heures et de nuits
Sous un plafond mité, blafard, imaginal
Où je traçais des yeux d'improbables contours.
Jeanne avait déposé sur la table des fleurs,
Un glaïeul méprisant dans un bouquet d'iris.
Mais j'ignore qui est Jeanne, ou bien était-ce Blanche ?
Du bout des cils j'allongeais mes pâles esquisses,
Le galbe d'un sein ou la courbe d'une hanche,
Des corps enchevêtrés, des creux et des rondeurs,
Puis le plafond céda, comme une déchirure
Silencieuse et sournoise, d'une totale impudeur.
Alors une larme coula puis les corps churent.

Loran

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Jeanne

Trop d'ailes

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annaj

11/12/2011 13:11

en effet entre le silence et le tulmulte, je ne sais lequel fait le plus de boucan. comme tout ce que l'on vit se tient à la frontière de ce que l'on ne vit pas.

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babayaga

09/12/2011 17:03

Joli texte!

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josette

23/01/2011 15:43

Quand le silence est vide, le froid envahit l'âme, apporte brume et frimas. L'abcès se perce, se vide. Mais le feu intérieur couve et emplirons les jours, et la joie reviendra. josette

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Loukristie

20/09/2010 20:35

L'écorchure git parfois dans le silence... Celle-ci, malgré son érotisme, ne cache pas les larmes... Mais ce sont parfois aussi dans les écorchures que renaîtra la vie... Bises...

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Roland

14/09/2010 17:58

Il n’y a pas pires écorchures que celles qui restent dans « un silence à tout rompre » ! Les égratignures de la vie ne sont-elles pas là justement pour qu’on les dise tout haut et qu’on les écrive en « creux et en rondeurs » sur les murs, ...et parfois même en saillies comme d’assourdissantes vérités ? Si tu ne vas pas aux mots, les maux viendront à toi, c’est sûr comme un vieux citron sec ! Quand les mots nous manquent, trébuchent, « les corps churent » et le temps lui-même se fige, rigide comme une plaie qui attend sa cicatrice. Le silence, s’il peut apporter quelque paix, reste souvent nullipare ou n’accouche que de vent froid ! Sur le papier l’encre peut couler comme la larme à l’œil, et à même la peau, les mots restent plastiques ; les murs qui ont des oreilles comme des chows-chows savent par cœur la morale et la leçon des mots à la baguette (relire pour cela « les sons d’émaux » de Laurent). Quels que soient le temps, le lieu, la femme et les corps qui churent à la bordure de l’ennui ou des spasmes amoureux, « silencieuse et sournoise, d'une totale impudeur », toute déchirure silencieuse reste toujours quelque part comme « Lézardes et murmures ». Car même si le « son des mots tue », le silence des uns tue davantage l’espérance des autres.

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