Au pied de la lettre inutile, des mots semelles,
Des phrases mises en tropes, enivrées de voyelles,
Vers le point culminant où flotte mon drapeau,
Cheminent aux jardins de ma mémoire d'émaux.
Dans un rire en cascade elle m'offrit un blanc-seing
Puis se coucha fraîche et presque nue, envoûtante
Au creux du lit de pierre où sa source ruisselle.
J'ai plongé mes doigts dans l'onde frémissante
Et ma bouche cueillit une langue nouvelle
Ses mots comme du miel se mélangeant aux miens.
Mélange étincelant en quête d'absolu,
Vers le ciel étendit ses ailes et disparut...
Au pied de la lettre inutile, des mots se traînent
Et mes phrases au jardin attendent qu'elle revienne.
Loran
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