Hier je suis allé aux sources
qui irriguent ma mémoire
plongeant mes mains d'orpailleur
dans des eaux de toutes sortes
mes yeux cupides se sont allumés
à bien des ors factices
ces flux ne me livrèrent jamais
qu'incisions vives de carmin
pourpres saturées et repoussantes
rondes bosses vertes
des mouches qui creusent
la paupière des morts
je me suis épuisé
à cette quête navrante
ne découvrant jamais
que reliquats frugaux
parmi la rosée frêle et froide
un jour enfin
j'ai regardé le fleuve dans les yeux
et dit "allons-nous en"
nous sommes partis
nous avons choisi de suivre
le ruisseau perdu
qui serpente en moi.
Christian Erwin Andersen : http://bris-de-verre.over-blog.com/