A cause d'une lente noirceur
imprégnée sur vos corps assoupis
j'ai dû veiller au bord de la page
surveillant un peuple d'images qui louvoyaient
entre les mots et les cachots
là où le noir ronge le noir
barbouille les mémoires
d'instants inédits
quel étrange bonheur
lorsque hier
une pluie de paroles déferlait
sur vos silences d'autrefois
dilatant les muscles de vos consciences rugueuses
et pourchassant les loups
jusqu'aux frontières de vos souvenirs
imaginez demain
quand il faudra balayer les feuilles mortes
les vieilles pierres crachées par la nuit
et les cendres des promeneurs en allés
vous chercherez ensuite
des forêts réprimées par le temps
et des steppes qui murmurent
les mots d'argile
à peindre sur la liberté de l'autre
incitant la flamme de vos bras nus
à reprendre le poème entamé la veille
Huguette Bertrand - voir son site : http://www.espacepoetique.com/