Comme je descendais des Fleuves impassibles, Je ne me sentis plus guidé par les haleurs : Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles, Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. J’étais insoucieux de tous les équipages, Porteur de blés flamands...
Lire la suitearthur rimbaud
Chanson de la plus haute tour
Oisive jeunesse A tout asservie, Par délicatesse J’ai perdu ma vie. Ah ! Que le temps vienne Où les cœurs s’éprennent. Je me suis dit : laisse, Et qu’on ne te voie : Et sans la promesse De plus hautes joies. Que rien ne t’arrête, Auguste retraite. J’ai...
Lire la suitePhrases (Illuminations, 1873-1875)
Phrases Quand le monde sera réduit en un seul bois noir pour nos quatre yeux étonnés, — en une plage pour deux enfants fidèles, — en une maison musicale pour notre claire sympathie, — je vous trouverai. Qu'il n'y ait ici-bas qu'un vieillard seul, calme...
Lire la suiteLes Assis
Noirs de loupes, grêlés, les yeux cerclés de bagues Vertes, leurs doigts boulus crispés à leurs fémurs, Le sinciput plaqué de hargnosités vagues Comme les floraisons lépreuses des vieux murs ; Ils ont greffé dans des amours épileptiques Leur fantasque...
Lire la suiteDémocratie
Démocratie (Arthur Rimbaud - illuminations) "Le drapeau va au paysage immonde, et notre patois étouffe le tambour. Aux centres nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques. Aux pays poivrés et détrempés ! - au...
Lire la suiteAube
J'ai embrassé l'aube d'été. Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombre ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent...
Lire la suiteChant de guerre parisien
Chant de guerre parisien Le Printemps est évident, car Du coeur des Propriétés vertes, Le vol de Thiers et de Picard Tient ses splendeurs grandes ouvertes ! Ô Mai ! quels délirants culs-nus ! Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières, Écoutez donc les bienvenus...
Lire la suiteL'Homme Juste
Le juste restait droit sur ses hanches solides :Un rayon lui dorait l'épaule; des sueursMe prirent : "Tu veux voir rutiler les bolides ?Et, debout, écouter bourdonner les flueursD'astres lactés, et les essaims d'astéroïdes ? "Par les farces de nuit ton...
Lire la suiteLe poète est voleur de feu - Arthur Rimbaud
Lettre d'Arthur RIMBAUD Charleville, 15 mai 1871. à Paul Demeny J’ai résolu de vous donner une heure de littérature nouvelle. Je commence de suite par un psaume d’actualité : Chant de guerre parisien Le Printemps est évident, car Du coeur des Propriétés...
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