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Elle y va droit la gueuse, à l'entre-tout. Lorsqu'entrouvrant sa bouche d'ombre, altière, elle prie. Lorsqu'elle se donne à boire aux lèvres de solitude, elle prie. Lorsqu'elle mange les cieux de ses yeux qui chavirent, toute chair, toute drue, priant si fort qu'elle s'écrie...
 
Lorsque fragrances et salures, lorsque brûle le souffle à l’orée de l’oreille, elle prie droitement, sans férir, geste lent, regard dedans, ciel renversé.
C’est ainsi, qu’elle prie, brut. Contenir l'absence, afin qu'elle s'érige (de ses dix doigts nouée aux rythmes qui la taisent, vont, viennent, tendres furieux éperdus, chiens en chasse) .
 
Empoignante empoignée elle tient en respect les anges et les goules. Elle y frôle la mort de ses longs doigts de harpe et la mort s'en ébroue, si émue d'être tendre, d'être si crue, soudain... Elle sourit de son regard terrible, et tout autour se tait, le souffle au creux du ventre. Nouée aux rythmes qui la baisent, elle qui ? Abruptement ouverte : lèvres, cul, coeur et âme, charnelle jusqu’à l’os...
Mais le secret ? Il tangue en entre-deux...
 
Empoignante poignante elle y va droit sourcière, au bûcher charnel, extraire l’hydromel, outrepassant radieuse la mort qu'elle enfoutre goulue jusqu'au bout du peut-être. Lorsque seul le souffle...
Car c’est comme ça qu’elle le baise, le verbe : par l’abîme. Côté cul les mots perdent la face disait-elle.
Et toute honte bue, quand ça la tangue tant qu'encor encor belle elle tend, langue mendiante d'au-delà d'au-delà d'au delà, tant rouleuse de vagues que retournée sur elle-même elle va, jusques aux sables de ce rivage envers, y déposer les larmes.
Et c’est ainsi.
Dehors-dedans. Là où le temps fait corps, de mémoire océane, avant que la vie même...
Elle qui ? Donnes ta langue au ciel...
 
- Dominique Bertrand - Montreuil le 07/02/16 -

 

Tag(s) : #Dominique Bertrand, #Dans mon grenier
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