Une femme créait le soleil
En elle
Et ses mains étaient belles
La terre plongeait sous ses pieds
L’assaillant de l’haleine fertile
Des volcans
Ses narines palpitaient ses paupières se baissaient
Empesées par le lourd limon de l’oreiller
C’est la nuit
Et l’égratignure tranquille où meurt le vide haletant
Se bat se débat s’ouvre et doucement se ferme
Sur la verge dodelinante de Noé l’explorateur
Joyce Mansour, Cris [Éditions Seghers, Paris, 1953]