Ici la mer est morte jusqu'aux rives d'Hébron
et tandis que les femmes ouvertes sur le corps
apportent un peu de terre sous la tête des morts
les fils de Bar Kochba* roulent jusqu'au Cédron
Ici on ne regarde plus par les fenêtres
de peur d'apercevoir du sang sur les trottoirs
des Hassidim vêtus de redingotes noires
murmurent des versets de Livre des ancêtres
Ici on va au Mur en chantant des cantiques
le temps d'une prière sous un ciel surpeuplé
on oublie les églises on oublie les mosquées
et on pose sur les pierres son arme automatique
Ici on prend le pain et les herbes amères
on joue au même petit violon qu'à Varsovie
et on attend le feu le dos contre la mer
plus personne ne veille au mont des Oliviers
ni le pain ni le vin ne me sont familiers
et je vais dans l'exil loin de Gethsémani
Jérusalem - septembre 1980
Tristan Cabral - Et sois cet océans ' Plasma