Pour mon amour, j’aurai vainement cherché refuge
dans le bréviaire des métaphores.
Toute la nuit j’ai veillé sur l’absence des mots.
Qu’est-ce qu’écrire sans t’écrire ?
Dans la nuit, un homme est tombé.
Ou un arbre.
Et dans la maison d’à côté, personne ne saura à quelle
vitesse battait son cœur.
Il y a toujours une maison, un campement, à côté
de l’amour.
Que savons-nous de la solitude d’un poème raté ?
Je cache ton nom comme un crime.
Toute plume sous surveillance sera cassée comme un
bras mort.
Et ne reste au matin que l’épuisement d’une veille,
sans fruit mûr ni écho.
Lyonel TROUILLOT