Lettre de Léo Ferré à André Breton - Cher ami, Vous êtes arrivé un jour chez moi par un coup de téléphone, cette mécanique pour laquelle Napoléon eût donné Austerlitz. Je n’aime pas cette mécanique dont nous sommes tous plus ou moins tributaires parce...
Lire la suitedans mon grenier
la Belle Forêt de France ! C. Decamps
Rien ne va plus dans la Belle Forêt de France !... J'entends dire partout : « nous sommes tous frênes », et pourtant, j'ai entendu crier : « ... les érables dehors !!... » Il y a longtemps que les hêtres ne sont plus frênes, qu'ils ne vont plus au bouleau...
Lire la suiteJe ne suis plus poète - de JC Mahy
Je ne suis plus poèteDevant la connerie humaineJ'ai rangé mon coeur et mes boyauxJ'ai rangé mon stylo et sorti mes couteaux Je ne suis plus poèteJe n'ai plus d'eau qui scintille dans les ruisseauxJ'ai du sang plein les godassesDu sang de YougoJ'ai un...
Lire la suite‘’Complainte de Vincent’’ J. Prévert
À Arles où roule le Rhône Dans l'atroce lumière de midi Un homme de phosphore et de sang Pousse une obsédante plainte Comme une femme qui fait son enfant Et le linge devient rouge Et l'homme s'enfuit en hurlant Pourchassé par le soleil Un soleil d'un...
Lire la suiteAprès la journée (Luc Durtain)
Dos voûté, front lourd, Membres imprécis de fatigue,Et la tâche rapide au-dedans tourne encore,Usant le repos et l'espoir. Voici que, gauche comme un crabe,La langue a remué ses pattes dans la gorge :Quel vocablePlus âpre et cordial qu'un vin,Quelle ivresse,...
Lire la suiteDit de la Force et de l'Amour (Eluard)
Entre tous mes tourments entre la mort et moi Entre mon désespoir et la raison de vivre Il y a l'injustice et ce malheur des hommes Que je ne peux admettre il y a ma colère Il y a les maquis couleur de sang d'Espagne Il y a les maquis couleur du ciel...
Lire la suiteLE FRANÇAIS
Moi qui vis à Paris depuis plus de vingt ans,Qui suis né quelque part au coeur de la Champagne,Jusqu'à ces temps derniers je m'estimais content,Mais tout est bien fini, la panique me gagne.Quand je lève mes yeux sur les murs de ma ville,Moi qui n'ai jamais...
Lire la suiteQuatrains de Omar Khâyyâm (de 1 à 10)
I Je n’ai jamais mis en collier les perles de la Prière, Ni caché cette poussière de péchés qui souille mon visage; C’est pourquoi je ne désespère pas de ta Miséricorde, Car je n’ai jamais dit que le Un était Deux. II Ne vaut-il pas mieux te dire mes...
Lire la suiteLa ballade des pendus - François Villon
Frères humains, qui après nous vivez, N'ayez les coeurs contre nous endurcis, Car, si pitié de nous pauvres avez, Dieu en aura plus tôt de vous mercis. Vous nous voyez ci attachés, cinq, six : Quant à la chair, que trop avons nourrie, Elle est piéça dévorée...
Lire la suite