C'est une cour carrée et qui n'a rien d'étrange : Sur les flancs, l'écurie et l'étable au toit bas ; Ici près, la maison ; là-bas, au fond, la grange Sous son chapeau de chaume et sa jupe en plâtras. Le bac, où les chevaux au retour viendront boire, Dans...
Lire la suitedans mon grenier
TRANSIR - René Char
Cette part jamais fixée, en nous sommeillante, d'où jaillira demain le multiple. L'âge du renne, c'est-à-dire l'âge du souffle. O vitre, ô givre, nature conquise, dedans fleurie, dehors détruite! Insouciants, nous exaltons et contrecarrons justement la...
Lire la suiteLa nuit n'est jamais complète
La nuit n'est jamais complète. Il y a toujours puisque je le dis, Puisque je l'affirme, Au bout du chagrin, une fenêtre ouverte, une fenêtre éclairée. Il y a toujours un rêve qui veille, désir à combler, faim à satisfaire, un cœur généreux, une main tendue,...
Lire la suiteL'ogre de barbarie - Michèle Bernard
C'est un ogre de Barbarie Il sort de la forêt, la nuit Se glisse dans vos chambres Pauvres petits Il vient de contrées sauvages Mais ne craint pas les voyages En trois pas il est ici Pauvres petits Nous voici comme des pommes Au bord de sa bouche énorme...
Lire la suiteLa Paix - Yannis Ritsos
Le rêve de l’enfant, c’est la paix.Le rêve de la mère, c’est la paix.Les paroles de l’amour sous les arbresc’est la paix. Quand les cicatrices des blessures se ferment sur le visage du mondeet que nos morts peuvent se tourner sur le flanc et trouver un...
Lire la suitePénélope - Maram al-Masri
Je suis passée devant une fenêtre fermée à la poignée dévorée de poussière. J’ai vu Pénélope en train de tisser sa toile de longue attente. Je voudrais qu’elle arrête qu’elle se calme qu’elle se lave qu’elle se parfume pour prendre une tasse de café à...
Lire la suiteLes loups ont des têtes de mouton
Julos Beaucarne Depuis qu’Lumumba fut tuéPour avoir dit sa véritéDepuis qu’Lahaut est là en hautParce qu’il avait parlé tout hautDepuis qu’on étouffa une filleDans un avion pour pas qu’elle crieLes loups ont des têtes de moutonDerrière les roses y a des...
Lire la suiteLe gardeur de troupeaux - Pessoa
Poème XXVIII J'ai lu aujourd'hui près de deux pages Du livre d'un poète mystique , Et j'ai ri comme qui a beaucoup pleuré . Les poètes mystiques sont des philosophes malades , Et les philosophes sont des hommes fous . Parce que les poètes disent que les...
Lire la suiteJe reprends le visage - Jacques PREVEL
Je reprends le visage et je reprends le signeJe lève le poing fermé à l’horizonEt j’entreprends de vivrePour apprendre douteux à mourirJ’écarte tes cheveux tombés sur ton visageEt je dessine en moi pour toi et pour ces joursDes souffrances héroïques et...
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