Je les ai vues.
Elles,
leurs visages aux bleus camouflés.
Elles,
leurs meurtrissures cachées entre les cuisses,
Elles, leurs rêves capturés, leurs mots muets
Elles,
leurs sourires fatigués
Je les ai vues
Toutes
passer dans la rue
âmes aux pieds nus,
regardant derrière elles,
inquiètes d’être suivies
par les pieds de la tempête,
voleuses de lune
elles traversent,
déguisées en femmes normales.
Personne ne peut les reconnaître
sauf celles
qui leur ressemblent.
Maram Al-Masri
extrait ("les âmes aux pieds nus" - édité par Temps des cerises, Pantin, France)