La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles ; L'homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l'observent avec des regards familiers. Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse...
Lire la suiteLa fleur rouge
A la place du ciel Je mettrai son visage Les oiseaux ne seront Même pas étonnés Et le jour se levant Très haut dans ses prunelles On dira le printemps Est plus tôt cette année Beaux yeux, belle saison Vivier de lampes claires Jardins qui reculez Sans...
Lire la suiteLes Assis
Noirs de loupes, grêlés, les yeux cerclés de bagues Vertes, leurs doigts boulus crispés à leurs fémurs, Le sinciput plaqué de hargnosités vagues Comme les floraisons lépreuses des vieux murs ; Ils ont greffé dans des amours épileptiques Leur fantasque...
Lire la suiteInsecta Zadistarum
Ça a six pattes, ça n’a pas d’ailes, ça a un corps allongé, gros comme une mouche, un dos Noir au milieu, orange sur les côtés, granuleux, un peu comme une arbouse, mais qui ne se mangerait pas (ou si?). Ça se promène sur le bord de la table. Ça n’a pas...
Lire la suitePerfection
On ne s'approche de la perfection qu'à tâtons. D'abord à cause de l'obscurité puis parce que la lumière est trop vive Loran
Lire la suiteLE SONGE D'UN HABITANT DU MOGOL
Jadis certain Mogol vit en songe un Vizir Aux Champs Elysiens possesseur d'un plaisir Aussi pur qu'infini, tant en prix qu'en durée ; Le même songeur vit en une autre contrée Un Ermite entouré de feux, Qui touchait de pitié même les malheureux, Le cas...
Lire la suiteLes carnets de Malte Laurids Brigge - Extrait -
Est-il possible, pense-t-il, qu’on n’ait encore rien vu, reconnu et dit de vivant ? Est-il possible qu’on ait eu des millénaires pour observer, réfléchir et écrire, et qu’on ait laissé passer ces millénaires comme une récréation pendant laquelle on mange...
Lire la suiteJ’AI VU SES YEUX – JACQUES BERTIN
j’ai vu ses yeux Un bel étang de femme-saule perdue dans un espace étrange Le songe lointain des contrées et ses lèvres d’oiseau mouillées Si bien que du bout de mes doigts j’aurais voulu les essuyer Comme au matin, une fontaine, son sourire d’enfant...
Lire la suiteL’effort humain
L’effort humain n’est pas ce beau jeune homme souriant debout sur sa jambe de plâtre ou de pierre et donnant grâce aux puérils artifices du statuaire l’imbécile illusion de la joie de la danse et de la jubilation évoquant avec l’autre jambe en l’air la...
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