Je plante un arbre sec dans le ventre du feu La mèche usée du jour charbonne sous la pluie Naissent les bruits du soir, j'entends rentrer les bœufs La pendule a moulu des minutes de suie. Je suis plus près de toi, qui brouilles le parcours Et qui laisses...
Lire la suiteCri
Il faisait cri je pleurais noir La peur glissait sur les miroirs Que va-t-il se passer ce soir ? Dysharmonies entre le corps déjà perdu et le coeur qui ne s’y retrouve plus mais qui s’élance Il faisait cri et régnait le silence Une poire blette est tombée...
Lire la suiteQu’il vive !
Ce pays n’est qu’un vœu de l’esprit, un contre sépulcre. Dans mon pays, les tendres preuves du printemps et les oiseaux mal habillés sont préférés aux buts lointains. La vérité attend l’aurore à côté d’une bougie. Le verre de fenêtre est négligé. Qu’importe...
Lire la suiteAu peuple
Il te ressemble ; il est terrible et pacifique. Il est sous l'infini le niveau magnifique ; Il a le mouvement, il a l'immensité. Apaisé d'un rayon et d'un souffle agité, Tantôt c'est l'harmonie et tantôt le cri rauque. Les monstres sont à l'aise en sa...
Lire la suiteJe suis né troué
Il souffle un vent terrible. Ce n’est qu’un petit trou dans ma poitrine, Mais il y souffle un vent terrible, Petit village de Quito, tu n’es pas pour moi. J’ai besoin de haine, et d’envie, c’est ma santé. Une grande ville, qu’il me faut. Une grande consommation...
Lire la suiteJE VEUX D’LA POÉSIE
Je veux d’la poésie qui marche les pieds nus Et crie le poing fermé, à s’en casser la voix Le prix du sang perdu des damnés, des sans-droits, D’la poésie qui pleure et qui dort dans la rue. Je veux d’la poésie qui mouille sa chemise, Éreintée de sueur...
Lire la suiteLe Paysage - Jean Tardieu
Non, la terre n'est pas couverte d'arbres, de pierres, de fleuves : elle est couverte d'hommes. Si les meilleurs sont enfermés dans un long supplice, s'il n'y a plus que le mensonge qui se montre, chamarré de fausses prairies, si quelqu'un te dit : "Admire...
Lire la suiteJacquemard et Julia
J adis l'herbe, à l'heure où les routes de la terre s'accordaient dans leur déclin, élevait tendrement ses tiges et allumait ses clartés. Les cavaliers du jour naissaient au regard de leur amour et les châteaux de leurs bien-aimées comptaient autant de...
Lire la suiteJe résisterai - Samih al-Qâsim
Je perdrai peut-être – si tu le désires – ma subsistance Je vendrai peut-être mes habits et mon matelas Je travaillerai peut-être à la carrière comme porte faix, balayeur des rues Je chercherai peut-être dans le crottin des grains Je resterai peut-être...
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