Adieu, Meuse endormeuse et douce à mon enfance, Qui demeures aux prés, où tu coules tout bas. Meuse, adieu : j’ai déjà commencé ma partance En des pays nouveaux où tu ne coules pas. Voici que je m’en vais en des pays nouveaux : Je ferai la bataille et...
Lire la suiteL'HOMME BRISÉ
Garcia Lorca, détail du panneau droit du Triptyque espagnol d'Andrei Mylnikov (1979). Le vingt-cinq du mois de Juin, on vint prévenir Amargo ; Tu peux couper, si tu veux, les lauriers-blancs de ta cour. Peins une croix sur ta porte et mets au-dessous...
Lire la suiteNeiges
Et puis vinrent les neiges, les premières neiges de l'absence, sur les grands lés tissés du songe et du réel ; et toute peine remise aux hommes de mémoire, il y eut une fraîcheur de linges à nos tempes. Et ce fut au matin, sous le sel gris de l'aube,...
Lire la suiteCOURONNE DEHORS (Die Niemandrose)
COURONNE DEHORS, craché dehors dans la nuit. Sous quelles étoiles ! Seul l'argent du coeur-marteau battu à gris. Et la Chevelure de Bérénice, ici aussi, - j'ai tressé Je tresse, je détresse, Je tresse. Gouffre de bleu, en toi je repousse l'or. Avec lui...
Lire la suiteSaint John Perse, 1924, “Anabase”, section VIII
Lois sur la vente des juments. Lois errantes. Et nous-mêmes. (Couleur d’hommes.) Nos compagnons ces hautes trombes en voyage, clepsydres en marche sur la terre, et les averses solennelles, d’une substance merveilleuse, tissées de poudres et d’insectes,...
Lire la suiteROMÉO ET GINETTE
C’est des feuilles mortes qui s’accrochent Un pull-over pour deux qui s’effiloche C’est une cuisine dans la soumission de l’habitude Contre une envie de respirer des altitudes C’est une télé qui regarde l’amour en faillite, Du quotidien quand l’ennui...
Lire la suiteCe n'est pas beau - Edith Berthuit
Ce n’est pas beau, tu sais, l’ordure à ta face Et je ne souris pas à la pourriture Sur tous les bords du détachement, tu resplendis Que te reprocher, si ce n’est l’habitude de faire ? Seule, la tendresse du sourire immédiat t’engage Et ce contrat se termine...
Lire la suiteChant de la force
Des muscles de dix-sept ans se bercent dans mes reins, Et l’horizon n’a pas encore ébréché mes yeux, Je charge le Printemps sur mes épaules Et le transporte jusqu’à mon cœur. Je suis assez fort pour traîner le joug de mon Intemporalité Et le poids de...
Lire la suiteLes musiciens - Léo ferré
Ils traînent leurs violons au-delà des portées La clarinette au bec fumant des pastorales Et la clef sur la table on les voit s'en aller Vers des pays là-bas devant leur vitre sale Ils dérangent la flûte en y soufflant dessus Pour mieux voir dans la nuit...
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