COURONNE DEHORS, craché dehors dans la nuit. Sous quelles étoiles ! Seul l'argent du coeur-marteau battu à gris. Et la Chevelure de Bérénice, ici aussi, - j'ai tressé Je tresse, je détresse, Je tresse. Gouffre de bleu, en toi je repousse l'or. Avec lui...
Lire la suiteSaint John Perse, 1924, “Anabase”, section VIII
Lois sur la vente des juments. Lois errantes. Et nous-mêmes. (Couleur d’hommes.) Nos compagnons ces hautes trombes en voyage, clepsydres en marche sur la terre, et les averses solennelles, d’une substance merveilleuse, tissées de poudres et d’insectes,...
Lire la suiteROMÉO ET GINETTE
C’est des feuilles mortes qui s’accrochent Un pull-over pour deux qui s’effiloche C’est une cuisine dans la soumission de l’habitude Contre une envie de respirer des altitudes C’est une télé qui regarde l’amour en faillite, Du quotidien quand l’ennui...
Lire la suiteCe n'est pas beau - Edith Berthuit
Ce n’est pas beau, tu sais, l’ordure à ta face Et je ne souris pas à la pourriture Sur tous les bords du détachement, tu resplendis Que te reprocher, si ce n’est l’habitude de faire ? Seule, la tendresse du sourire immédiat t’engage Et ce contrat se termine...
Lire la suiteChant de la force
Des muscles de dix-sept ans se bercent dans mes reins, Et l’horizon n’a pas encore ébréché mes yeux, Je charge le Printemps sur mes épaules Et le transporte jusqu’à mon cœur. Je suis assez fort pour traîner le joug de mon Intemporalité Et le poids de...
Lire la suiteLes musiciens - Léo ferré
Ils traînent leurs violons au-delà des portées La clarinette au bec fumant des pastorales Et la clef sur la table on les voit s'en aller Vers des pays là-bas devant leur vitre sale Ils dérangent la flûte en y soufflant dessus Pour mieux voir dans la nuit...
Lire la suiteLaver la honte
« Maman », et puis le râle, le sanglot, le noir. Le sang coule encore un peu, le corps poignardé frissonne encore un peu. Les cheveux bouclés s’enlisent dans la boue « Maman », mais ça, seul l’a entendu le bourreau. Demain c’est l’aube, et les roses au...
Lire la suiteChampagne by Alan Seeger
In the glad revels, in the happy fêtes, When cheeks are flushed, and glasses gilt and pearled With the sweet wine of France that concentrates The sunshine and the beauty of the world, Drink sometimes, you whose footsteps yet may tread The undisturbed,...
Lire la suiteChampagne - Alan Seeger (en français)
Vous qui rirez demain, dans les fêtes heureuses, A ce vin pétillant, qui fait le teint vermeil Et d’un flot si doré remplit les coupes creuses Qu’on a l’illusion de boire du soleil, Buvez quelquefois, vous les promeneurs paisibles Dont le pas lent s’attarde...
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