Il y avait dans ses yeux cet épis de blé Arraché aux étoiles un soir de froid Il y avait dans ses yeux la faim Qui dormait dans la poitrine malade Sous le cœur en forme de gâteau. Elle marchait sur l'eau elle aussi Sans prophétie et sans bâton Elle posait...
Lire la suiteLe temps, enfin...
Enfant, j’étais déjà dans le retrait. Celui qui regarde, observe. Ne joue jamais à de ces jeux dont les autres ont les règles. D’une naïveté candide à tant aimer les gens, ces grandes ombres floues, à rester en câlin dans le tour d’une lampe, et à lire...
Lire la suiteParler
Parler est facile, et tracer des mots sur la page, en règle générale, est risquer peu de chose : un ouvrage de dentellière, calfeutré, paisible (on a pu même demander à la bougie une clarté plus douce, plus trompeuse), tous les mots sont écrits de la...
Lire la suiteRéponse des Cosaques Zaporogues au Sultan de Constantinople
Plus criminel que Barrabas Cornu comme les mauvais anges Quel Belzébuth es-tu là-bas Nourri d'immondice et de fange Nous n'irons pas à tes sabbats Poisson pourri de Salonique Long collier des sommeils affreux D'yeux arrachés à coup de pique Ta mère fit...
Lire la suiteMon âme respire une terre gorgée de sang
Mon âme respire une terre gorgée de sang Mes mots ne disent plus rien Et mon corps rieur s'envole sur la voie lactée Mon Algérie est mon berceau couvert de satin Elle est mon écrin quand je cherche la perle Je suis son grain jamais perdu sur les dunes...
Lire la suiteCette blessure - Léo Ferré
Cette blessure Où meurt la mer comme un chagrin de chair Où va la vie germer dans le désert Qui fait de sang la blancheur des berceaux Qui se referme au marbre du tombeau Cette blessure d'où je viens Cette blessure Où va ma lèvre à l'aube de l'amour Où...
Lire la suiteUne négresse passe
Ta démarche onduleuse hiératique lente et lasse que tu as d'une chair nonchalante ta grâce hanteront pour longtemps ma mémoire. Tes reins mouvementés de souplesse féline dressent la vision d'une panthère noire qui bondit frémissante au fer des javelines...
Lire la suiteMARABOUT DE MON COEUR...
Marabout de mon cœur aux seins de mandarine, tu m'es plus savoureuse que crabe en aubergine. Tu es un afiba dedans mon calalou, le doumboueil de mon pois, mon thé de z'herbe à clou. Tu es le bœuf salé dont mon cœur est la couane. L'acassan au sirop qui...
Lire la suitePASSEPORT
Ils ne m’ont pas connu dans les ombres Qui absorbent mon teint sur le passeport Ils exposaient ma déchirure aux touristes Collectionneurs de cartes postales Ils ne m’ont pas connu Ne laisse donc pas Ma paume sans soleil Car les arbres me connaissent Toutes...
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