Je suis une fille de pute, ma mère vendait son chagrin en écartant les cuisses, sa peau toute entière se frottait aux hommes, à l’amer de leurs mots comme à l’âpre du monde et elle se croyait belle quand elle n’était que bonne. Je suis une fille de pute...
Lire la suiteLes passeuses
LES PASSEUSES La ville où j’entre en passeuse… Sur la route de pierre, je traîne le gris de mon âme, rasant le corps friable des murs de la ville. C'est elle qui pleure comme elle perd sa peau d'eau, des larmes de papier aux gémissements de mort, c'est...
Lire la suiteBRILLER LES YEUX
Rien n'est tout à fait perdu Quand on fait encore Briller les yeux d'une femme C'est la femme qui a inventé Dieu Lui a pris sa lumière Moulé son buste Dans la glaise C'est elle qui a inventé l'Eden La pomme, la figue L'arbre de connaissance L'art de dire...
Lire la suiteRèglement de comptes
Safari kenyan Des vulves noires J'encule l'Afrique Des livres d'histoire Petite Annamite Des bordels de Saïgon Poussée par la misère noire Au sperme des hévéas J'encule l'Indochine Des livres d'histoire Galions de soie et d'ivoire Au nez des peuples affamés...
Lire la suiteUn printemps rive d'Olt
COMME JE DESCENDAIS LA RIVIÈRE IMPASSIBLE Au fil des larges boucles, s'étirent, indolents Éclats de berge scintillants, soleil hésitant Eaux de Mars chuchotant au passage chuintant De la chaussée usée du Pesquier, entonnant Un chant déchu, l'hymne oublié...
Lire la suiteBluette au coquelicot
Du premier bonjour Jusqu'au dernier tambour Je tournerai autour De tout ce que je vis D'un oeil effarouché Du reste de ma vie Au coeur amouraché De la première fleur des prés. Il faudrait me l'arracher Le rougeoyant amour Qui ne passera de jour Ni le...
Lire la suiteSouvenir de vacances
Déjà, ce matin, le ressac efface la trace Et les algues enroulées ont balayé la place Où nos baisers donnés comme des fruits fendus Où nos baisers reçus, comme des enfants perdus Ont marqué le rivage, d'une fugace empreinte Ont laissé, au passage, leurs...
Lire la suiteLes enfants qui s'aiment
Les enfants qui s’aiment s’embrassent debout Contre les portes de la nuit Et les passants qui passent les désignent du doigt Mais les enfants qui s’aiment Ne sont là pour personne Et c’est seulement leur ombre Qui tremble dans la nuit Excitant la rage...
Lire la suiteEn gravissant la montagne
En gravissant la montagne, je m’approchais progressivement d’une âme qu’il me semblait connaître. É puisée d’avoir déjà commencé à marcher Je continuais, les mots sur la route montrant des obstacles à dépasser. Jamais je ne me suis arrêtée Jamais je ne...
Lire la suite